A l'étroit en Belgique, Joskin va s'étendre au Luxembourg
A l'étroit en Belgique, Joskin va s'étendre au Luxembourg
La fabrication de machines agricoles, c'est la spécialité du groupe Joskin, une entreprise belge installée dans la région liégeoise depuis de nombreuses années. Depuis sa fondation en 1968, la compagnie s'est rapidement imposée comme l'un des leaders du secteur si bien qu'aujourd'hui, Joskin distribue ses remorques de transport et d'épandage des produits de la ferme à travers plus de 60 pays sur 5 continents.
Et pour produire ces fameuses machines, le groupe peut ainsi compter sur des usines en Belgique, forcément, mais aussi en France, en Pologne et surtout bientôt au Luxembourg. La construction d'un tout nouveau site de 15.000m² sur un terrain de 6ha à Sanem est actuellement en projet.
Pour Victor Joskin, le CEO et patron fondateur du groupe, il était plus que nécessaire d'augmenter la capacité de production. «Le groupe doit parvenir à produire plus. Il s'agit non seulement de pouvoir fournir plus de machines parmi les modèles existants, mais aussi de prévoir de la place pour les matériels en cours de développement. Le but étant de pouvoir servir une clientèle toujours plus nombreuse.»
Pas de crise en vue pour la compagnie belge donc. «Notre projet d'usine dans le sud du Grand-Duché est d'ailleurs le premier d'une série de projets similaires qui doivent conduire le groupe Joskin à disposer d'unités de fabrication et d'assemblage dédiées capables de maximiser la productivité en se concentrant sur des modèles de structure uniformisée.»
Le Luxembourg, un choix financier?
Place financière par excellence, le Luxembourg est, dans une moindre mesure, aussi une place de choix pour l'industrie, notamment sidérurgique. C'est ce qui a notamment motivé l'entreprise agricole à poser ses valises au Luxembourg. Et ce n'est sûrement pas pour une raison fiscale à en croire le CEO. «Le taux d'imposition des sociétés est un peu plus élevé au Grand-Duché et l'immunité fiscale éventuelle au cours de premières années n'est pas à portée d'un projet comme celui prêt à être déposé», assure-t-il. «Ce qui compte pour nous, c'est avant tout de produire des machines pour tenter de satisfaire notre clientèle toujours plus nombreuse».
Un emploi à 10 minutes de bus de la gare d'Esch devrait attirer plus d'un soudeur, monteur, peintre, etc.
Victor Joskin, CEO
Et pour cela, un terrain suffisamment spacieux ainsi qu'une main-d'œuvre disponible en nombre étaient recherchés. «Le choix s'est donc porté sur l'ancien site de la centrale à vapeur et à gaz Twinerg ayant été démantelée et assainie sous contrôle de l'Etat luxembourgeois. En ce qui concerne l'emploi, le Luxembourg est un pays attractif pour la main-d'œuvre étrangère, les statistiques d'emploi en témoignent. Le taux des charges personnelles du salarié l'explique sans doute: le niveau du salaire net par rapport au salaire brut est très favorable».
Au total, le futur site luxembourgeois permettra la création d'une centaine d'emplois. Une aubaine pour les habitants du bassin nord-lorrain. «Un emploi à 10 minutes de bus de la gare d'Esch devrait attirer plus d'un soudeur, monteur, peintre, etc., que la sidérurgie a laissés sur le carreau. Et ce qui vaut pour les habitants de Rédange, Longwy ou Villerupt est sans doute également valable pour ceux de Athus, Aubange ou Messancy en Belgique», se réjouit Victor Joskin.
Le projet qui verra le jour dans le sud du pays est spécifiquement conçu pour l'assemblage de remorques agricoles de grand gabarit à caisse monocoque, c'est-à-dire soudées d'un seul tenant. «Nous commencerons par des bennes basculantes puis lancerons rapidement aussi des épandeurs de fumier», détaille Victor Joskin. «L'un ou l'autre produit complémentaire pourrait venir se greffer selon le taux de productivité atteint. À terme, l'usine est calibrée pour atteindre un potentiel de cinq remorques par jour. Cela peut paraître peu, mais il faut savoir que pour certains concurrents, pareil chiffre est celui de la production mensuelle, voire annuelle! D'ici à 2027, si le projet prend un envol rapide, les remorques Joskin made in Luxembourg devraient être déjà quelque 2.500 unités à parcourir les campagnes du monde.»
En l'état actuel des choses, le coût total du projet devrait avoisiner les 20 millions d'euros pour un premier coup de pelle espéré en janvier 2023 et un démarrage des activités en octobre 2023. Toutefois, en raison de l'inflation galopante, notamment dans le secteur de la construction, on serait peut-être tenté d'écrire que le budget devra sûrement être encore revu à la hausse. «Le coût global de cette unité de production est difficile à prévoir en ces temps chahutés, mais il est important d’insister sur le fait qu’il s'agit d'un investissement et non d'une charge. En d'autres termes, ce degré d'incertitude ne freine pas notre volonté d'aller de l'avant».
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