9% des décès de 2021 sont dus au covid-19
9% des décès de 2021 sont dus au covid-19
Pendant ces deux années de crise sanitaire, il a souvent été question de surmortalité. Cette dernière, associée à la pandémie de covid-19, sert en réalité à en quantifier les répercussions directes et indirectes. «Elle se définit comme étant la différence entre le nombre total de décès estimé pour un endroit et une période donnés et celui qui aurait été attendu en l’absence de crise», définit l'OMS.
Au Luxembourg, l'impact de la crise sanitaire sur les chiffres de la mortalité était bien réel, tout du moins en 2020. Cette année-là, le Statec recensait 326 décès de plus (+7,6%) qu'un an auparavant sur un total de 4.609 décès enregistrés en 52 semaines, toujours pour 2020.
Qu'en est-il pour l'année 2021? La campagne de vaccination massive a-t-elle permis d'éviter une nouvelle année noire? Le Statec dévoile qu'en 2021, 4.489 décès ont été enregistrés parmi la population du Grand-Duché. Un chiffre qui est donc en légère diminution de 120 décès par rapport à 2020. L’espérance de vie à la naissance au Luxembourg a, elle aussi, été peu affectée par la crise sanitaire et s’élève à 84,8 ans pour les femmes et à 80,3 ans pour les hommes.«Ceci s’explique par le fait que le covid-19 a surtout impacté les personnes les plus âgées, pour lesquelles les probabilités de décéder sont déjà les plus grandes. L’excès de mortalité observé suite à la crise sanitaire au Luxembourg est relativement contenu par rapport aux autres pays européens, surtout en 2020», a noté le Statec.
Des mesures salvatrices
L'institut national de statistiques l'assure: ce sont les différentes restrictions sanitaires ainsi que la vaccination qui ont permis d'éviter de nouvelles catastrophes. Pour preuve, le Statec remarque que c'est le premier trimestre de l'année 2021, alors que la campagne de vaccination en était à ses balbutiements, qui s'est révélé le plus «mortel». L'étude a en effet dénombré 439 décès en janvier 2021, 361 en février et 418 en mars. «Ce nombre de décès est supérieur à celui enregistré lors du 1er trimestre 2020 (1.125 décès, +8,2%)».
En 2020 et 2021, 916 personnes au total sont décédées du covid-19 au Luxembourg. Elles représentent 9% de la totalité des décès en 2021 pour 11% en 2020. Parmi les décès observés en 2021, les hommes sont un peu plus représentés (51.1%) que les femmes. Mais quoi qu'il en soit, ce sont surtout les personnes âgées qui ont payé un lourd tribut de la crise sanitaire. «La hausse des décès demeure limitée entre 70 et 89 ans, mais elle est très nette à partir de 90 ans. Ainsi, en 2020, 22,9% de décès supplémentaires ont été observés aux âges 90/94 ans (+10,8% en 2021). Pour les 95 ans et plus, cette augmentation est encore plus marquée : +30,6% en 2020 et même +40,7% en 2021», analyse le Statec.
Une surmortalité de 1,3%
La question qui se pose est désormais de savoir quel aurait été le nombre de décès attendus en 2020 et 2021 sans l’apparition de la crise sanitaire? En appliquant la mortalité observée durant la période de 2017 à 2019, il est possible d’estimer le nombre de décès qui aurait pu être attendu. «En appliquant les probabilités de décéder par âge et sexe observées durant les années de 2017 à 2019, on estime que le nombre de décès aurait été de 4.356 en 2020. Selon cette estimation, une surmortalité de l’ordre de 5.8% est donc observée en 2020», relève le Statec.
Si on utilise cette même méthodologie pour les données de 2021, on estime que le nombre de décès aurait été de 4.433 (pour 4.489 décès enregistrés donc). Selon cette estimation, une légère surmortalité de l’ordre de 1,3% serait donc observée. C'est bien moins par rapport à la moyenne européenne mais aussi vis-à-vis des pays voisins du Grand-Duché. Enfin, il est à noter que lors du premier trimestre 2022, le Statec a enregistré 1.194 décès : 398 décès en janvier 2022, 396 en février et 400 en mars. Ce nombre de décès est quasi équivalent à celui enregistré lors du 1er trimestre 2021.
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