80% de l'énergie consommée dépend de l'étranger
80% de l'énergie consommée dépend de l'étranger
C'est l'un des points faibles du pays. Le Grand-Duché reste encore bien trop dépendant de fournisseurs extérieurs pour l'alimenter en énergie. Et à l'heure où les prix du marché international grimpent en flèche, plus d'autonomie allégerait sans doute la facture pour les consommateurs. C'est d'ailleurs un des arguments qu'avance régulièrement le ministre de l'Energie luxembourgeois pour inciter les ménages ou les coopératives à s'équiper en panneaux solaires, les fermes à exploiter la méthanisation ou les collectivités à miser sur l'éolien.
«D'abord ce que vous auto-consommez ne vous coûte rien, ensuite vous pouvez revendre le surplus de kilowatts sur le réseau national», explique Claude Turmes (Déi Gréng). Avec en plus une assurance des tarifs d'injection ''avantageux'' et dont l'Etat garantit la valeur sur 15 ans. Une prévisibilité qui permet de mieux appréhender l'amortissement de l'investissement à réaliser pour produire par soi-même son électricité.
Et de plus en plus de particuliers, de communes ou de sociétés franchissent le pas. D'où l'année record qu'a connue le Luxembourg en 2020 en matière de production d'énergie à partir de sources renouvelables : 979 GWh sur douze mois. Mais si cette puissance a crû de 22% en un an, elle ne représente encore que 19% de l'énergie nécessaire au pays. Une petite part donc dans le mix énergétique national. Pour le reste, tout vient donc des lignes électriques ou des pipe-lines reliés aux Etats voisins.
L'Institut de régulation luxembourgeois (ILR) qui surveille les marchés de l'électricité et du gaz pointe ainsi, dans son rapport 2020, le lien fort qui relie le Luxembourg à l'étranger en matière de gaz (plus de 8.000 GWh importés) autant que pour son alimentation électrique (5.129 GWh). Des liens qui, selon la matière, s'oriente plus vers tel partenaire que tel autre. Ainsi, l'Allemagne est-elle la principale source d'approvisionnement en électricité quand c'est la Belgique qui tient ce rôle pour l'arrivée de gaz naturel.
Reste que le gouvernement entend bien desserrer petit à petit ce manque d'autonomie énergétique. Si la consommation globale ne devrait pas baisser d'ici 2030, le Luxembourg s'est engagé à produire plus «d'énergie verte». Le double même de la capacité actuelle, selon le PNEC adopté en 2019.
En effet, le Plan national intégré en matière d'énergie et climat table sur un «scénario référence» de 1.731 GWh produits nationalement. Que ce soit via les éoliennes (installées sur le territoire ou cofinancées sur des îles énergétiques en mer du Nord), le solaire, les barrages hydroélectriques, la biomasse, etc.
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