50 millions pour tenter de refermer la parenthèse
50 millions pour tenter de refermer la parenthèse
Pour la troisième fois en l'espace de cinq ans, le Luxembourg se trouve frappé de plein fouet par une catastrophe naturelle. Mais si le pays a déjà connu des inondations dans le Mullerthal en 2016 et une tornade dans le sud du pays en 2019, les intempéries subies en 2021 se situeraient dans une autre catégorie. Qualifiées d'«inédites depuis 100 ans» par Xavier Bettel (DP), ces intempéries ont pu se traduire par la présence de 100 litres d'eau par m2 à certains endroits. Aussi, à ces pluies diluviennes doit s'appliquer, selon le Premier ministre, une réponse «adaptée».
Raison pour laquelle le pays a été officiellement placé «en état de catastrophe naturelle», afin d'«indemniser le plus rapidement possible les personnes qui ont été touchées», affirme jeudi soir le chef du gouvernement. Et d'annoncer la mise à disposition d'une enveloppe de 50 millions d'euros. Soit la somme avancée quelques heures plus tôt par l'Association des compagnies d'assurance dans sa première estimation du coût des dégâts.
Destinée aussi bien aux particuliers qu'aux communes, cette enveloppe «devrait être suffisante», estime Xavier Bettel. Le Premier ministre rappelle que «l'Etat n'a pas à être l'assureur de tout un chacun» mais que cette aide doit avant tout «répondre aux besoins de première nécessité avant que les assurances ne prennent le relais». Après 24 heures particulièrement compliquées, la situation «semble se stabiliser», à en croire Taina Bofferding (LSAP) qui estime qu'une décrue devrait intervenir dans le courant de la journée de vendredi.
Reprenant les propos du Premier ministre qui annonçait que ces intempéries n'avaient fait pour l'heure «aucune victime ni aucun blessé», la ministre de l'Intérieur n'a pu cacher certains défauts du système actuel d'intervention.
Car les services de secours ont géré «quelque 6.300 appels reçus par le 112», «soit plus de 1.200 interventions» et relogé «quelque 400 personnes». Ils étaient «à la limite» et «sans aucune réserve supplémentaire», selon Paul Schroeder, directeur général du CGDIS. Référence directe au besoin de recrutement des services de secours.
Interrogée sur les dysfonctionnements de GouvAlert, dispositif national destiné à prévenir directement les citoyens en cas de situation d’urgence «ayant un impact sur la sécurité publique», Taina Bofferding s'est vue contrainte d'admettre le besoin de «mettre en place un système plus performant qui répond aux standards européens». Et cette dernière d'avancer l'idée de s'appuyer «sur les réseaux sociaux pour atteindre plus rapidement le grand public» et non plus uniquement une application nationale peu utilisée.
En estimant que «le pire devrait être derrière nous», Luc Feller, haut-commissaire à la protection nationale, indique pour sa part que la phase d'urgence s'achèvera «dans les prochaines heures». Elle cédera alors sa place à une phase de déblayage et de nettoyage qui pourrait durer plusieurs jours.
Pour ce faire, les communes les plus impactées pourront recevoir le soutien de l'armée, mais aussi des 40 initiatives locales de réinsertion ou bien encore du «chômage technique intempéries», dispositif destiné à prendre en charge 80% du salaire des personnels.
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