40 millions d'euros déjà versés après la tornade
40 millions d'euros déjà versés après la tornade
Quelques jours après la tornade qui s'était abattue, le 9 août dernier, sur Bascharage et Pétange, l'Association des compagnies d'assurance (ACA) avait sorti la calculette. Au bas mot, les vents violents qui avaient soufflé sur le Sud du pays pendant quelques minutes avait occasionné 100 millions d'euros de dégâts. «Une estimation qui s'est avérée juste», note Marc Hengen, administrateur délégué de l'ACA.
Aujourd'hui, quelle est la situation du côté des assureurs?
Marc Hengen: «Près de 40 millions d'euros ont d'ores et déjà été déboursés par les six compagnies d'assurance luxembourgeoises qui avaient des clients impactés par cette tempête. A l'heure actuelle, la profession en a déjà terminé avec la moitié des dossiers concernant des dégâts sur les habitations. Ce qui signifie que les réparations à faire ont été réalisées et les artisans payés.
Sur les 4.000 dossiers ouverts après la tempête, deux tiers concernaient ce type de dégâts, pour qui fort heureusement de nombreux habitants étaient couverts. L'autre tiers concernait des véhicules endommagés. Là, la responsabilité civile ne suffisait pas pour obtenir un dédommagement, il fallait avoir souscrit une complémentaire.»
Reste-t-il des dossiers en souffrance?
La profession a fait preuve d'une adaptation aussi rapide que la tornade a été brutale. Personne n'était préparé à gérer un événement de cette ampleur, au cœur même de deux agglomérations importantes du pays au beau milieu de l'été. Face à cette situation exceptionnelle, aucun formalisme n'a pénalisé les victimes de dégâts. Les assureurs ont fait preuve de tolérance dans le mode de déclaration aussi bien que dans le délai de signalement des dégâts. Aujourd'hui, sur les 4.000 dossiers reçus, un seul fait l'objet d'un litige sérieux. Dossier pour lequel l'ACA interviendra en tant que médiateur.
Alors que l'Etat a débloqué quelques aides, je crois que notre profession a montré qu'elle était réactive et respectueuse des contrats passés en se montrant à la hauteur des attentes de ses clients.»
Du fait du montant exceptionnel des remboursements à verser, certains assureurs connaissent-ils des difficultés?
Non. Car tout assureur se doit de provisionner une réserve indispensable pour faire face aux demandes de remboursements suite à sinistre, voire de se réassurer pour être certain de faire face. Dans le cas de cet été, comme à la suite des inondations du Mullerthal, les assureurs ont donc fait leur job sans problème.
Mais il faut bien avoir conscience qu'une vie perdue sur la route suite à un accident peut coûter bien plus de millions d'euros qu'un toit qui s'envole sur une maison.»
Quelle leçon la profession a pu tirer de cette calamité?
«En termes d'organisation, l'ACA est satisfaite de la réactivité de ses membres et de leur bonne gestion du sinistre. Même en pleine période de vacances du personnel, au milieu du congé collectif dans le bâtiment, les assureurs ont su s'organiser et trouver les ressources pour réparer les premiers dégâts, prendre en charge des solutions de relogement, etc. Certaines compagnies ont immédiatement pu mettre en place des cellules dédiées aux seuls cas de Pétange et Bascharage, ce qui a été d'un grand réconfort pour les victimes qui se sont senties prises en charge sérieusement.
Mais l'enseignement majeur qu'il faut tirer de cette tornade est que le Luxembourg n'est pas une île dans le monde. Je m'explique: nous aussi subissons les impacts inattendus des changements climatiques. Il faut s'y habituer, et pour nous assureurs du Grand-Duché cela signifie organiser les parades à des événements qui, comme ces vents violents, seront inattendus et dévastateurs.»
