33 clusters identifiés au Luxembourg
33 clusters identifiés au Luxembourg
Les mesures de tracing portent leurs fruits. Et pour en persuader, mercredi, la ministre de la Santé a avancé un chiffre en conférence de presse: «44% des nouveaux cas positifs au covid-19 détectés la semaine dernière étaient déjà placés en quarantaine». Autrement dit, ayant approché une personne infectée, les autorités avaient déjà demandé à ces victimes possibles du virus de se retirer à leur domicile. Ainsi, estime Paulette Lenert (LSAP), «On a donc cassé la chaîne de transmission du virus». En tout cas autour de ces hommes et femmes repérés.
Parce que dans le restant de la société, le virus circule bien plus. D'une semaine à l'autre, certes bien plus de tests ont eu lieu, mais le nombre d'infections enregistré a augmenté sensiblement. Passant de 402 sur sept jours, à 684. Avec ce phénomène récent : la moyenne d'âge des contaminés de fraîche date est bien plus basse que lors du premier épisode de dispersion du coronavirus au printemps dernier. Aujourd'hui, cet âge moyen est de 35 ans.
Six mois après l'apparition du virus au Grand-Duché, le traitement des données devient plus performant, et les recoupements entre cas ont ainsi permis de localiser 33 clusters la semaine passée. Les clusters en question se définissant ainsi :«foyers d'infection où plus de trois personnes ont pu attraper le virus en un même site, sur une période de sept jours».
Selon la ministre de la Santé, ces points de contagion ont pu être déterminants pour des groupes allant de 3 à 16 personnes. Mais au total, ils ont été à l'origine de la contamination de 139 hommes, femmes et enfants.
En tête des foyers d'infection, le milieu scolaire (avec 12 clusters) . Les vacances ont donc sans doute été les bienvenues pour éviter une épidémie parmi les plus jeunes. En tout cas, la théorie (longtemps mise en avant par le ministre de l'Education) que le virus n'avait guère de prise chez les enfants se trouve sérieusement mise à mal par ces statistiques.
Le secteur de la construction est lui aussi dans l’œil du cyclone viral. Pas moins de six clusters ont été localisés autour de chantiers. Cette fois, c'est le congé collectif qui pourrait permettre de stopper la propagation dans ce secteur professionnel. D'autant que chaque infection entraîne inévitablement son lot d'isolement, de quarantaine et pour les cas les plus sérieux d'hospitalisations. Difficile d'imaginer qu'un pan entier de l'économie comme le domaine du bâtiment et des travaux publics puisse se retrouver confiné, comme il l'a été cinq semaines durant. D'où la vigilance accrue auprès des entrepreneurs.
Au-delà, c'est même vers toutes les entreprises que le ministère entend retravailler les opérations de sensibilisation. «Trop souvent, les gestes respectent les gestes barrières durant leur temps de travail, mais pas à la pause, au déjeuner ou lors de leurs déplacements.» Aussi, ministère et patronat doivent-ils se retrouver pour voir comment faire à nouveau passer les messages de prudence et veiller à leur bonne application.
Sachant qu'un effort a également été demandé à l'Inspection du Travail pour que ses inspecteurs veillent, eux aussi, à la bonne application des règles sanitaires lors de leurs contrôles. Et pas seulement auprès des cafetiers ou restaurateurs, déjà observés par la police...
Si, dernièrement, les chercheurs de la task force ont mis en garde le gouvernement sur un possible engorgement des hôpitaux dès la fin août, Paulette Lenert ne panique pas. Les hospitalisations progressent certes, mais pas encore de façon trop préoccupante, à ses yeux. «Tout est fait pour que les activités médicales se poursuivent avec un traitement en parallèle des malades covi», assure la ministre. Sachant qu'au besoin, les centres de soins avancés pourraient «être vite remis en place».
Un plan B pas encore d'actualité, mais déjà envisagé. Tout comme la mise en service possible d'une application téléphonique pour le traçage des cas positifs. Xavier Bettel en avait glissé un mot, dimanche. La ministre l'a confirmé ce mercredi : «Cela pourrait venir en complément du système actuel de suivi des personnes ayant pu être en contact avec des personnes infectées.»
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