3.600 logements abordables en cours de réalisation
3.600 logements abordables en cours de réalisation
La tension du marché immobilier semble cristalliser les colères du moment. Et le ministre du Logement et ses initiatives sont devenus les cibles d'attaques de toutes parts, de l'ADR à l'OGBL en passant par le CSV. Aussi, Henri Kox (Déi Gréng) a cru bon, vendredi, de mettre à plat ce que l'instauration récente du Fonds spécial au développement du logement avait déjà permis de réaliser, depuis son instauration au printemps dernier. Et déjà même de voir plus loin : «D'ici 2024, 4.000 logements abordables supplémentaires seront sortis de terre, via le soutien de ce Fonds».
Une promesse qui, à l'entendre, a des fondations solides. Celles justement des engagements pris par le nouveau fonds et ses bénéficiaires. «Car avec cet outil, nous savons qui construit, quand les plans se finalisent et quand les premiers occupants sont attendus. Et l'Etat ne paye qu'au fur et à mesure de l'avancée du projet jusqu'à sa finalisation. Un financement pouvant s'étaler sur plusieurs années». Une planification et une utilisation plus sage de l'argent public inédites dans le domaine.
Et ce mode de fonctionnement, adopté depuis avril dernier, se traduit déjà par une réalité : le ministère a investi plus de 550 millions dans la création (édification ou rénovation) de nouveaux logements abordables via le fait 3.600 logements abordables «en cours de réalisation». Le tout sur 308 sites différents, répartis sur 57 communes du Luxembourg. Un des exemples les plus marquants étant le chantier en cours à Elmen. «Voilà notre politique offensive», rétorque donc le ministre. Un Henri Kox qui sait que le 13 octobre prochain, dans son discours sur l'état de la Nation, le Premier ministre Bettel devrait conforter cette orientation par l'annonce de nouvelles mesures incitatives.
Sur le dossier, Henri Kox en appelle à «l'alliance nationale». Rien de moins, mais l'on sait que la folie des prix du m2 au Grand-Duché engendre un taux d'effort de moins en moins supportable pour de nombreux ménages du pays. D'où le salut du ministre à tous ceux qui participent à l'élan, organismes publics en tête. Car en matière de réalisation de logements abordables les acteurs privés (promoteurs et associations) sont à la traîne. Sur les projets en cours, ils ne représentent à peine que 20% des biens attendus.
Mais que les acteurs publics se distinguent par leur engagement n'est pas pour déplaire au ministre écologiste. Société nationale des habitations à bon marché, Fonds du logement mais aussi communes ne manquent d'ailleurs pas de solliciter le fonds de développement du ministère pour les aider à bâtir ou rénover de façon à élargir le parc abordable partout où cela est possible. Cette «main publique», Henri Kox insiste aussi pour qu'elle assure non seulement du qualitatif, de la construction respectueuse de l'environnement, mais aussi veille à conserver en sa possession ce patrimoine.
Trop longtemps le public a construit pour proposer ensuite, à bas coût, des biens à la vente qui aujourd'hui sont inaccessibles. Si vente du logement il y a là, pas question d'alimenter la spéculation immobilière donc, a bien insisté le ministre. Ce serait contre-productif de financer par l'Etat de «plus de 1.000 unités abordables par an» pour les voir filer dans le parc d'autres propriétaires moins regardants sur la mixité sociale, par exemple.
Via le fonds de développement du logement, le gouvernement apportera lui aussi sa pierre à l'édifice. Notamment par l'achat de parcelles pour de futures constructions accessibles.
Pour 2020, cela a été le cas sur quatre terrains. Dix hectares au total pour lesquels 17 millions d'euros auront été dépensés. A Mersch, Useldange, Weiler-la-Tour ou Lenningen : là aussi les opportunités saisies témoignent de la volonté de saupoudrer tout le pays en logements abordables. Un investissement dans le foncier qui augmentera avec le temps. Le plan est tracé, reste à le respecter maintenant.
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