255 tonnes de méthane recyclées chaque année
255 tonnes de méthane recyclées chaque année
(DH avec Jacques Ganser) - Les stations d'épuration des eaux usées et les décharges produisent du gaz à effet de serre qui, à terme, et selon l'accord de coalition, devra être transformé en énergie renouvelable. Déjà, 255 tonnes de méthane sont collectées dans les décharges avant d'être réutilisées chaque année.
Le chiffre a été donné dans une réponse à une question parlementaire de Max Hahn (DP). La ministre de l'Environnement Carole Dieschbourg (Déi Gréng) vient ainsi de fournir toute une série de données relatives à ce sujet. Pour le méthane collecté et réexploité, l'expérience concerne les sites de Muertendall et de Fridhaff. Dans le premier cas cité, le gaz collecté est utilisé pour produire de l'électricité, alors que dans le second il est brûlé à la torche en raison d'une qualité moindre.
Selon Carole Dieschbourg, la centrale de cogénération de Muertendall, mise en service en 2009, a produit 78,15 MWh d'électricité l'an dernier. Energie redistribuée via le réseau public.
«Des effets négligeables»
Tout comme les décharges, les stations d'épuration des eaux usées produisent également des gaz, en particulier du méthane et des oxydes de base. En 2017, près de 114 tonnes de méthane et 14 tonnes d'oxyde nitreux (le fameux «gaz hilarant») ont été émises par ces sites de traitement.
Selon la ministre de l'Environnement, cela ne représente toutefois que 0,07% de la production nationale de gaz à effet de serre. Cela reste donc «négligeable» par rapport à ce qu'engendrent le transport routier et les activités agricoles.
Si les émissions de méthane ont une valeur aussi faible c'est parce que les stations d'épuration luxembourgeoises utilisent généralement des procédés dits «aérobies»: boues activées ou biofiltration. Pour faire simple, l'oxygène nécessaire à ces procédés n'est pas propice à la production de méthane. La situation est quelque peu différente avec le séchage des boues d'épuration.
Gagner en efficience
Au total, neuf stations d'épuration des eaux usées sont équipées d'un système de recirculation des gaz pour le séchage de ces boues. Ce système est principalement utilisé pour produire de l'électricité et de la chaleur pour l'usage propre de l'usine.
«L'efficience énergétique des stations d'épuration est depuis longtemps un but important lors de leur construction», indique la ministre de l'Environnement. Cette dernière reconnaît que l'épuration des eaux reste un processus énergivore. Elle compte sur «l'introduction d'une quatrième étape de traitement visant à réduire les émissions des micropolluants» pour gagner en efficience.
D'après une récente étude américaine, 14% des émissions de méthane humain dans le monde proviennent des décharges. Un danger silencieux mais insidieux puisque le méthane est 25 fois plus impactant pour le climat que le dioxyde de carbone.
