200 millions d'euros misés contre la fièvre climatique
200 millions d'euros misés contre la fièvre climatique
(pj avec Marc Schlammes) A l'exemple des initiatives Friendship ou rainforest.lu, l'engagement international du Luxembourg dans la lutte contre le changement climatique est bien tangible. Concrètement, ces deux associations mènent des chantiers de reforestation au Bangladesh ou au Costa Rica et peuvent compter sur le soutien financier du gouvernement luxembourgeois. Mais le pays entend aussi soutenir des initiatives étrangères pour mettre en œuvre sa stratégie climatique. Et la somme dédiée est loin d'être négligeable : 200 millions d'euros à distribuer sur la période 2021-2025.
Lundi, la ministre de l'Environnement et du Climat a ainsi présenté comment cette dotation serait ventilée. Ainsi, 25 millions devraient revenir à des ONG luxembourgeoises, et 175 millions à des organisations autres. Et Carole Dieschbourg (Déi Gréng) de rappeler que, de 2014 à 2020, le pays s'était déjà engagé à hauteur de 140 millions d'euros sur des projets menés sur les différents continents. Un geste qui fait du Grand-Duché l'un des pays donateurs les plus généreux en la matière, avec la Suède.
L'idée d'aider les pays en voie de développement à participer à la lutte contre le changement climatique remonte à la conférence mondiale sur le climat de Copenhague, en 2009. Depuis, la communauté internationale a convenu de réunir 100 milliards d'euros par an à investir dans le tiers-monde pour l'adaptation aux modifications du climat et à l'atténuation de ses effets.
Générosité bien ordonnée
Ainsi, le renforcement de la résilience des populations soutenues est l'un des sept axes de la stratégie climatique du Luxembourg. Les autres domaines concernent la biodiversité, la pureté de l'air et de l'eau, la gestion adéquate des déchets, la finance durable, la mise en œuvre des accords climatiques précédents tels que l'accord de Paris sur le climat de 2015, ou la gestion de la migration climatique.
En matière de coopération au développement, le Luxembourg est l'un des rares Etats à répondre aux exigences des Nations unies. Le pays investit au moins 0,7% de son PIB annuel dans le domaine. Cette fois, la tutelle des actions menées ou soutenues appartient au ministre Franz Fayot (LSAP). Il y a un mois et demi, lors des Assises de la coopération, ce dernier avait évoqué quelques-unes des initiatives encouragées de par le monde. «Au Burkina Faso, par exemple, nous soutiendrons des projets de reboisement et de valorisation.»
Pour garantir que les fonds luxembourgeois du financement climatique international soient utilisés de manière ciblée, la stratégie contient un certain nombre de critères de sélection. Travail des enfants, non-respect des droits de l'homme, utilisation de l'énergie nucléaire ou recours à des plantes ou des semences génétiquement modifiées font ainsi partie des facteurs d'exclusions de certains Etats ou structures.
Parmi les projets soutenus, les institutions financières peuvent aussi prétendre à des soutiens financiers. C'est notamment le cas de la Banque européenne d'investissement (BEI) avec laquelle le gouvernement a créé une plateforme permettant de mobiliser des fonds privés pour la protection du climat.
Reste que si la lutte contre le changement climatique passe par des gestes à l'étranger, le premier combat est aussi à mener à l'échelle locale. Le premier round est maintenant lancé au pays, avec l'ambition de réduire de 55% les émissions de gaz à effet de serre des différentes activités nationales d'ici 2030. Chaque secteur économique ayant des ratios à tenir désormais.
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