20.000 tonnes de sel pour affronter l'hiver
20.000 tonnes de sel pour affronter l'hiver
Le Luxembourg se prépare aux premières neiges et aux gelées hivernales. Jusqu'à la mi-novembre, l'administration des Ponts & Chaussées a ainsi prévu des «tests de salage préventif à sec». Une fois le bon fonctionnement des installations et des 296 véhicules - 147 chasse-neige et 149 épandeuses - éprouvé, l'hiver pourra arriver.
Quelque 17 à 20.000 tonnes de sel seront déversées durant les prochains mois sur les autoroutes, routes nationales et chemins repris du pays, à raison d'une petite centaine de tournées deux à trois fois par jour de neige ou en cas de verglas.
A chaque hiver ses caractéristiques
Sur les cinq dernières campagnes en effet, mis à part les deux hivers 2014-2015 et 2017-2018 particulièrement rudes, les quantités de sel épandues sur les routes oscillent entre 17.900 et 19.500 tonnes.
Chaque période hivernale possède cependant ses spécificités propres: par exemple, celle de 2010-2011 s'est avérée très courte, de la fin novembre à la fin décembre, mais intensive.
Sachant que la tonne de sel s'échange autour des 100 euros, le service hivernal représente un coût d'environ deux millions d'euros pour l'Administration des Ponts et Chaussées. Et pour peu que l'hiver soit aussi rude que celui d'il y a deux ans, la somme avoisinerait alors les trois millions d'euros. En outre, une centaine de personnes à travers le pays sont impliquées dans les opérations de salage du réseau national.
«Basiquement, nous épandons du sel, composé de chlorure de sodium, extrait de salines ou de mines», explique Ralph Di Marco, porte-parole des Ponts & Chaussées. «Mais il convient de distinguer le salage préventif et le salage curatif.»
En fonction des prévisions météorologiques, les Ponts & Chaussées peuvent en effet décider d'anticiper les difficultés sur les routes. «Dans ce cas, nous utilisons plutôt de la saumure, une solution au sel composée de chlorure de sodium et de chlorure de calcium, destinée aux routes encore sèches», note Ralph Di Marco.
Jusqu'à 40 grammes de sel par mètre carré
Sur une chaussée enneigée ou verglacée par contre, le produit déversé sera «de la bouillie de sel, constituée d'un mélange de 70% de sel en grains et de 30% de saumure». Et de préciser: «En dessous de -6°C, l'humidité n'est plus suffisante pour absorber le produit. Il faut donc mouiller artificiellement le sel pour obtenir un meilleur traitement curatif.»
Cet épandage correspond à «10 à 25 gr par mètre carré en ce qui concerne le traitement préventif. Il grimpe de 25 à 40 gr par m2 sur une chaussée déjà enneigée ou verglacée, surtout sur les autoroutes où le passage est plus dense.»
«La priorité va aux autoroutes»
A la différence de la Suisse, par exemple, voilà des années que le Grand-Duché n'utilise plus de gravier pour traiter ses chaussées enneigées. D'abord, parce que le produit endommage les véhicules et les routes. Ensuite, parce que le ratio entre le travail demandé pour la mise en œuvre et l'efficacité est «beaucoup trop bas.»
Stratégiquement, les opérations de salage sont coordonnées de manière très précise sur les 3.000 km du réseau routier étatique, en fonction de leur fréquentation. «Il va de soi que la priorité va aux autoroutes (150 km), sur lesquelles nous intervenons directement, sans quoi le pays pourrait être rapidement congestionné. Puis nous nous attachons ensuite aux routes nationales (800 km) et enfin aux chemins repris (plus de 2.000 km).»
Ce modus operandi explique la localisation des trois dépôts de sel majeurs du pays : à Bertrange, Mersch et Grevenmacher. Ils abritent chacun entre 3.500 et 4.000 tonnes de sel.
Bref, sur le papier tout est prévu pour assurer aux conducteurs les meilleures conditions de circulation possible. Mais en fonction de l'importance des chutes de neige et du respect - ou non- des consignes, le pays a déjà vécu des situations compliquées. Grains de sel contre flocons: le match va bientôt commencer.
