2.000 infectés potentiels «tracés» chaque semaine
2.000 infectés potentiels «tracés» chaque semaine
«Avec qui avez-vous été en contact rapproché ces derniers jours?» Cette question, immanquablement, tout sujet testé positif au covid-19 au Luxembourg y a droit maintenant. Chaque identité délivrée constitue en effet un maillon possible d'une nouvelle chaîne d'infection, et c'est bien tout ce que craint le pays : laisser filer le virus au-delà de ce que les services de soins seraient en mesure d'absorber. C'est dire si la mission de la cellule de «contact tracing» est majeure. Cruciale d'autant plus que depuis fin juin le nombre de cas de coronavirus reprend avec une vigueur préoccupante (186 cas encore signalés en 48 heures...).
A Hamm, dans les locaux de l'Inspection sanitaire, ils seront bientôt une centaine à se relayer pour passer des appels téléphoniques, au Grand-Duché, sur la Grande Région et même au-delà s'il le faut. C'est ainsi, par exemple, que pour la semaine du 6 au 12 juillet, pas moins de 2.039 contacts ont dû être établis suite aux signalements donnés par les 408 nouveaux infectés détectés. Chaque jour apportant son nouveau lot de malades, il faut tenter de retrouver celle et ceux avec qui les malades ont pu entrer en relation.
Bien évidemment, l'équipe appelant les cas positifs interroge surtout sur les contacts «à haut risque». Entendez là où la proximité a pu durer plus d'un quart d'heure; où le port du masque n'a pas forcément été de mise; à un endroit clos plutôt qu'ouvert (à la maison, au bureau, un commerce, sur le lieu de travail, dans une salle de classe jusqu'au 15 juillet) sans oublier les rencontres prolongées où le social distancing de 2 mètres n'a pu être respecté.
Forte des premières semaines de traçage, la Direction de la Santé tire déjà une conclusion : «En moyenne, une personne testée positive a eu ce type de rencontres avec environ 15 personnes». Effet boule de neige au quotidien pour le travail de la cellule; risque d'avalanche d'hospitalisations si aucune mesure barrage n'est prise.
Et c'est là qu'intervient l'équipe d'appelants des contacts potentiellement infectés. Soit près de 300 appels et entretiens à mener au quotidien, sept jours sur sept... Il s'agit d'abord d'informer du risque de contamination encouru, de rassurer ensuite mais aussi (et surtout) donner les consignes de mise en quarantaine.
Le Dr Jean-Claude Schmit, directeur de la Santé, relatait voilà quelques jours que «depuis la reprise du contact tracing en fin de confinement, les services ont mis 1.150 personnes infectées en isolement et 6.618 à haut risque d'infection en quarantaine». C'est dire si la mesure a des conséquences directes sur le quotidien de milliers de familles, au Grand-Duché et à ses frontières. Mais la formule est payante. Ainsi, 40% des personnes testées positives sont déjà en quarantaine.
A chaque sujet «mis en retrait» un test covid-19 sera ensuite proposé, «cinq jours après le dernier contact avec la relation positive identifiée». Et là, selon l'absence ou la présence du virus, la personne sera soit invitée à reprendre ses activités, soit à poursuivre sa période de mise en retrait et à livrer à son tour le nom des adultes ou enfants qu'elle aurait potentiellement pu à son tour contaminer.
Parmi les données ressorties des dernières semaines de tracing intensif, le ministère a pu clairement identifier des clusters où le covid avait pu circuler. Etant considéré comme «cluster» tout site ou manifestation où 3 cas de contamination ont été localisés. Il pouvait s'agir d'écoles, mais essentiellement de fêtes, soirées privées, colocation, foyers d'accueil ou entreprises. Une localisation utile pour remonter la chaîne possible des contacts et donc isoler au plus vite l'épisode viral.
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