2.000 avertissements taxés, 80 PV... et ça va continuer
2.000 avertissements taxés, 80 PV... et ça va continuer
Le printemps est là, le déconfinement annoncé pour le lundi 11 mai, des milliers de salariés retrouvent leur poste, les oiseaux chantent... et la police veille. Et veillera, encore et encore. Le message a été rappelé vendredi par le ministre de la Sécurité intérieure, François Bausch (Déi Gréng): «Dans les trois semaines à venir, nous allons voir si avec davantage d'autoresponsabilité, on continuera à avoir la maîtrise du virus».
D'ailleurs, que l'on ne s'y trompe pas: depuis mi-mars et le début du confinement et pour les temps à venir, l'enjeu du travail de la police luxembourgeoise reste de veiller à ce que chacun respecte bien les fameux gestes barrières. Ceux devant permettre au covid-19 de cesser de faire des dégâts. Depuis deux mois, comme l'a rappelé leur directeur général Philippe Schrantz, les agents ont pour cela procédé à quelque 6.000 contrôles («soit près de 850 par semaine»), dressé 2.000 avertissements taxés («la plupart pour des déplacements non autorisés») et distribué 80 PV («pour des cafés ou des commerces ne respectant pas les arrêtés de fermeture ou des privés organisant des fêtes»).
En cette veille de week-end, et à deux jours de ce fameux 11 mai, François Bausch a donc tenu à rappeler ce qui va constituer la nouvelle norme dans la société. Deux mètres, restent la bonne distance à adopter entre personnes. Vingt individus, telle sera la jauge maximum pour une rencontre dans l'espace public. «Et votre jardin n'est pas ce genre de lieu...», a rappelé le vice-Premier ministre à celles et ceux qui se voyaient déjà organiser une grande garden-party.
Car, à domicile, il ne sera possible d'inviter que jusqu'à 6 personnes. Cela en veillant au maximum à s'organiser de façon à ne pas prendre de risque sanitaire. «Pas la peine donc de donner rendez-vous à beaucoup de monde si vous ne disposez que d'un petit appartement et d'une table pour trois personnes!», sourit François Bausch, préférant faire passer les consignes par l'humour plutôt que les sanctions.
Une légèreté de propos qui n'enlève rien au sérieux des mesures qu'il entend voir suivies à la lettre comme le port d'une protection buccale pour chaque passager des transports en commun ou dans les commerces. Après tout, l'Etat luxembourgeois ne dépense pas des fortunes en masques buccaux pour les habitants, pour les 200.000 frontaliers, les artisans et les écoliers pour que ces accessoires restent dans un tiroir.
Le ministre de la Sécurité a, ce vendredi, fait également montre de transparence. Evoquant sans détour les récriminations à l'encontre de la police, pour son attitude en diverses occasions. De quoi générer quarante plaintes de la part de citoyens. «Un droit» qui va être suivi d'enquêtes, dont une plus sérieuse visiblement de la part de l'Inspection générale de la police. Motif? Là, silence, François Bausch se réfugiant derrière le «secret de l'instruction»... avant de remettre son masque chirurgical et de filer.
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