16 jours contre les violences faites aux femmes
16 jours contre les violences faites aux femmes
(AA) - Près d'une femme sur deux au Luxembourg a déjà subi des violences, selon les derniers chiffres de l'Agence des droits fondamentaux de l'Union européenne. Du 23 novembre au 10 décembre, l'édition 2019 de l'Orange Week aura donc comme leitmotiv la lutte contre ces violences, comme pour les éditions de 2017 et de 2018.
En mobilisant largement, les organisations féministes espèrent forcer le gouvernement à prendre de nouvelles mesures. Alliée de poids, la Grande-Duchesse se joindra pour la première fois à la marche de solidarité, prévue samedi dans la capitale.
La déambulation contre les violences faites aux femmes qui partira de la place du Glacis marquera le coup d'envoi de la troisième édition de l'Orange Week. Pour autant, ce ne sera que l'une des dizaines de temps forts qui émailleront les 16 journées d'activisme. Autre grand moment attendu : la formation d'une chaîne humaine devant l'Hôtel de Ville de Luxembourg, le 25 novembre à midi.
La mobilisation contre les actes malveillants faits aux femmes et autres féminicides ne sera pas seulement physique, mais également culturelle. Pièces de théâtre et projections de films figurent au programme dans la capitale, mais aussi à Wiltz, Esch-sur-Alzette ou Capellen. Pour les amateurs d'art, deux expositions ouvriront leurs portes : à la Maison citoyenne de Luxembourg le 27 novembre et à l'Hôtel de Ville eschois le 5 décembre.
En faisant un maximum de bruit, le Conseil national des femmes du Luxembourg (CNFL) espère faire bouger les lignes politiques. La liste de revendications de sa présidente, Danielle Becker-Bauer, compte notamment l'inscription dans la loi du soutien psychologique aux victimes et l'assouplissement des critères d'attribution de logements sociaux aux familles monoparentales. Le but de cette dernière mesure : permettre aux femmes ayant dû quitter le foyer de vite retrouver un toit sur un marché saturé.
Se saisissant d'une discussion qui émerge dans le pays, la féministe s'est prononcée en faveur du port du bracelet électronique pour les auteurs de violences conjugales. Une mesure «drastique» mais nécessaire, selon elle.
Même si la parole des femmes s'est libérée avec le mouvement #MeToo, Danielle Becker-Bauer sait que le combat n'est pas gagné. En habituée des ateliers de sensibilisation en entreprises contre ces violences, elle rappelle que ce fléau «touche toutes les couches sociales».
