16 candidats au poste de secrétaire général de la Chambre
16 candidats au poste de secrétaire général de la Chambre
Il les compte sur les doigts de la main. «Si je ne me trompe pas, j'ai connu cinq "patrons" différents à la Chambre depuis 2002.» Et Claude Frieseisen de lister les présidents qu'il a vus défiler au perchoir : Jean Spautz (CSV), Lucien Weiler (CSV), Laurent Mosar (CSV), Mars Di Bartolomeo (LSAP) et, désormais, Fernand Etgen (DP). Une diversité politique qui rend sa longévité au poste de secrétaire général de la Chambre des députés encore plus incroyable. Mais l'heure de la retraite a sonné.
Haut fonctionnaire et serviteur de l'État, Claude Frieseisen l'est profondément. «Et je crois que c'est ce qu'ont compris tous les présidents dont j'ai croisé la route. Je n'étais pas là pour servir des convictions mais bien l'institution. J'ai toujours admiré les efforts des parlementaires pour réformer le pays, et j'ai veillé à ce que ce travail se traduise par des textes de loi, discutés puis votés». Un travail mené avec désormais une équipe de collaborateurs comptant une centaine de personnels.
Et du travail, un secrétaire général n'en manque pas. Rien que pour la session 2019, son service aura veillé à la bonne tenue de 578 réunions, 492 commissions et groupes de travail, 34 séances publiques (soit 116 heures de débats) mais aussi le dépôt de 77 projets de loi ou la bonne circulation entre élus et ministres de 1.297 questions parlementaires.
Homme discret, Claude Frieseisen aura distillé ses conseils avisés sous deux Premiers ministres. Il ne prononcera aucun jugement sur l'un ou l'autre, Jean-Claude Juncker (CSV) ou Xavier Bettel (DP). «Moi, j'étais et reste neutre. Si les politiques ont respecté mon travail, c'est parce qu'ils ont bien saisi que je servais, avec les autres personnels de la Chambre, tous les groupes avec la même bienveillance.»
Une neutralité que le partant conseille à celui ou celle qui prendra sa place. «Il lui faudra donner de l'impulsion. Surtout ne pas croire que tout ronronne et qu'il ne faut rien changer. La Chambre bouge avec son temps.» Dans les missions qui attendent le futur secrétaire général, il y a notamment la refonte du site internet, une expertise interne pour améliorer le fonctionnement du travail entre administration et députés. «Mais surtout, il faudra veiller à bien tenir le rôle d'évaluation des politiques publiques qui nous a été confié.»
Des seize candidatures reçues, Claude Frieseisen dit ne pas connaître la liste. La seule confidence qui sort de la bouche du secrétaire général est: «Il aura au moins un niveau Master, c'est marqué dans la fiche de poste». Pour le reste: motus.
Histoire et cours
Par choix, le "sortant" ne participera pas aux sélections. Préférant se fier au jugement des seuls députés qui, par vote à la majorité absolue, désigneront son remplaçant.
Une élection dont le calendrier n'a pas encore été fixé. Mais Claude Frieseisen se tient prêt à organiser cet énième scrutin de sa carrière. Une fois ce choix déterminé, il s'en ira. Sans regret mais déjà avec des envies: effectuer des recherches historiques aux côtés des membres de l'association qu'il préside à Niederanven mais aussi donner éventuellement des cours à l'Université. Il est vrai qu'il avait veillé à la naissance, en 2011, de la Chaire de recherche en études parlementaires proposée par l'UNI.
