151.322 salariés ont pu bénéficier du chômage partiel
151.322 salariés ont pu bénéficier du chômage partiel
C'était il y a un an tout juste. Quand le comité de conjoncture se réunissait pour statuer sur l'attribution du chômage partiel, il n'était question en moyenne que de 18 entreprises en difficulté, et les montants accordés tournaient autour des 635.000 euros. Mais avec cette crise covid, les sommes accordées pour assurer 80% de la rémunération aux salariés concernés ont bondi. Le ministre du Travail a fait ses comptes : «Selon les mois, cela a varié de 8 à 49 millions d'euros».
Ainsi, en ce 1er mars, Dan Kersch (LSAP) a fait le point sur le dispositif d'aides directes sans doute le plus sollicité. Avec déjà plus de 580 millions d'euros sortis des caisses de l'Etat pour assurer la rémunération de 151.322 employés différents depuis le début des difficultés économiques. «Cela montre l'énormité de l'effort consenti», soulignait donc le ministre socialiste pour marquer l'engagement du gouvernement aux côtés de quelque 15.380 sociétés qui ont, à un moment ou à un autre, monté un dossier pour bénéficier de cet accompagnement.
Et les derniers chiffres montrent encore combien le chômage partiel constitue une béquille indispensable à l'équilibre de nombreuses organisations. Ainsi, en mars, 46.780 salariés sous contrat dans 4.362 entreprises auront une paie assurée par l'Etat. En avril 2020, alors même que le premier confinement avait été mis en place, ils étaient 124.000...
Maintenant, les entreprises doivent assumer leurs responsabilités
Dan Kersch, ministre du Travail
Pour Dan Kersch, le pari engagé du «chômage partiel élargi» a été tenu : «sauver des entreprises de la faillite, préserver l'emploi et donner le temps aux sociétés de se préparer à un redémarrage». Maintenant, il est temps de passer à une nouvelle étape car l'Etat ne pourra pas soutenir ce régime d'assistance au-delà du raisonnable. Ainsi, le montant des aides va-t-il régresser, révélant alors sans doute plus d'entreprises n'étant plus en mesure de fonctionner. Le ministre ne le cache pas : «On peut supposer que la quantité de faillites va augmenter». Et avec les demandeurs d'emploi venant s'inscrire à l'Adem, alors que le chômage semblait jusque-là contenu.
Mai 2021 va ainsi marquer une rupture dans le niveau du chômage partiel accordé. «Maintenant, les entreprises doivent assumer leurs responsabilités. Et dire la vérité sur le devenir de leur activité vis-à-vis de leurs salariés», estime ainsi le gouvernement en accord avec les partenaires sociaux.
Le printemps qui s'annonce sera celui des fermetures de sites pour les plus fragiles, ou du maintien dans un régime de chômage partiel allégé. Mais à cela une condition : que les sociétés concernées s'engagent dans un plan de redressement, un plan de maintien dans l'emploi ou un accord sectoriel. La crise se prolongeant il faudra aussi réviser les dispositifs en place pour soutenir les secteurs à avoir fait l'objet d'une tripartite sectorielle, l'aérien comme la sidérurgie.
Seuls les secteurs dits vulnérables (Horesca, tourisme, événementiel, etc) bénéficieront d'une prise en charge du chômage partiel à des niveaux plus élevés (50% des heures effectivement chômées contre 10% dans les autres domaines d'activité). C'est ainsi que cela a été négocié fin février.
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