14% des salariés exposés à la pauvreté
14% des salariés exposés à la pauvreté
Dans son nouveau «panorama social 2019» publié ce mardi, la Chambre des Salariés du Luxembourg (CSL) a brossé un portrait économique et social assez sombre du pays. «Les inégalités et le risque de pauvreté ont connu «une recrudescence notable en 2017», affirme l'organisme de défense des intérêts des salariés, apprentis et retraités travaillant ou ayant travaillé au Luxembourg.
Celui-ci note ainsi que les 10% des ménages les plus riches ont perçu 8 fois plus de revenus que les 10% les plus pauvres, «soit une augmentation de près d'un quart en deux ans».
Inégalité de revenus en hausse
Autre constat: «les bas salaires ont augmenté de 2,3% depuis 2010, alors que les hauts salaires se sont accrus de 8,1%. Ces rythmes de croissance inégaux entre salaires seraient l'une des explications de la hausse des inégalités de revenus, poursuit la CSL dans son rapport.
Avec comme conséquences, une hausse continue du taux de risque de pauvreté, qui selon la CSL «affiche son plus haut niveau depuis vingt ans», faisant du Luxembourg «le mauvais élève au sein de la zone euro.». Le nombre de personnes affirmant avoir des difficultés à joindre les deux bouts a augmenté de 50% depuis 2003, précise la CSL.
Certaines catégories de ménages (comme les foyers monoparentaux) ou de personnes sont clairement surexposées à ce risque de pauvreté.
Parmi elles, les salariés ne sont pas épargnés. Ainsi, «près de 14% des salariés y sont exposés, ce qui constitue le taux le plus élevé d'Europe», indique la CSL.
Mauvais élève
Si le chômage tend à se résorber, comme les chiffres publiés ce mardi le montrent, «tout le monde ne profite pas de ces embellies», regrette-t-elle.
«À titre d'exemple, les demandeurs d'emploi en situation de handicap ou à capacité de travail réduite, souvent âgés, faiblement qualifiés et à la recherche d'emploi depuis plus d'un an, peinent encore et toujours à se réinsérer sur le marché de l'emploi,» relativise-t-elle.
Et pour ceux qui bénéficient d'un emploi, les conditions de travail se détériorent également: «La tendance est à la précarisation rampante par le développement des contrats à durée déterminée, le recours au travail à temps partiel essentiellement féminin ou encore le travail le soir voire de nuit», s'alarme la Chambre des Salariés.
Le pays compte 19,6% de travailleurs à temps partiel, une proportion relativement élevée selon la CSL.
Porosité accrue
«L'autonomie, la participation aux prises de décision ou encore la coopération entre collègues sont en berne», poursuit cette dernière, qui note une recrudescence de la porosité entre vie professionnelle et vie privée.
«Les salariés sont de plus en plus nombreux à déclarer ne pas pouvoir « décrocher » de leur travail pendant leur temps de repos, ce qui les expose à des risques croissants en termes de santé physique et mentale,» conclut la CSL.
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