10 questions de mobilité: aux députés de trancher
10 questions de mobilité: aux députés de trancher
Ce jeudi, François Bausch, ministre du Développement durable et des Infrastructures, a présenté le document de préparation au débat sur le thème de la mobilité qui aura lieu à la Chambre des députés le 19 avril prochain.
Après la stratégie "MoDu" lancée en 2012, le ministre veut "un saut qualitatif" pour passer à "MoDu 2.0". Cette nouvelle stratégie doit créer une meilleure offre de mobilité et dissocier la croissance économique des flux de trafic, autrement dit, le but est d'éviter l'augmentation des mouvements journaliers liés à la création de nouveaux postes de travail.
C'est à 7 heures que ça coince le plus
On apprend dans ce document préparatoire que, chaque jour, entre déplacements domicile-travail, déplacements privés et déplacements liés à la scolarité, trois grands pics d'affluence se dégagent:
- 7h00: à ce moment-là, près de 200.000 personnes se trouvent en transit,
- 12h00: à la pause méridienne, 110.000 personnes,
- entre 17h00 et 18h00: 150.000 personnes.
Les députés auront à se prononcer sur 10 questions-clés, dont le contexte est très précisément décrit dans le document que leur a préparé François Bausch:
- Faut-il adapter les infrastructures et l’offre des transports aux pics horaires, ou plutôt étaler ces pics grâce à une gestion de la demande aux heures de pointe?
- Faut-il promouvoir le covoiturage systématique afin d’augmenter le taux d’occupation des voitures privées pour les trajets domicile-travail?
- Quels objectifs de parts modales pour les trajets domicile-travail à l’horizon 2025?
- Quels objectifs de parts modales sur le trajets domicile-éducation à l’horizon 2025?
- Faut-il intégrer systématiquement les infrastructures cyclables dans les projets routiers?
- Quels modes de transport économes d’espace public prioriser aux heures de pointe?
- Quels objectifs de qualité et de continuité de service pour les transports en commun?
- Quelles actions concrètes proposer aux 4 acteurs de la mobilité (particuliers, entreprises, État et communes)?
- Citez les outils nécessaires pour améliorer la mobilité au Luxembourg.
- Quelle vision cohérente pour la mobilité au-delà de 2025, à savoir 2035?
Exemple d’une approche basée sur la demande projetée: l’analyse d’un premier corridor de transport, entre Esch et Luxembourg, le long de l’autoroute A4.
Elle montre que le système de transport le plus adapté aux besoins en 2035 sera vraisemblablement une ligne de tram "rapide" intégrée au réseau tram de la capitale et alimentée par un nouveau pôle d’échange à Foetz et par le prolongement de la ligne aux nouveaux quartiers de Esch et de Belval. L'étude sera achevée en juin 2018.
34 à 54 minutes pour rejoindre son travail
Sur la question du temps de trajet des résidents et des frontaliers, le document cite de nouveau l'étude Luxmobil de 2017. On voit que ce sont les Belges qui parcourent le plus de kilomètres pour se rendre au travail (42 km en moyenne) contrairement aux Luxembourgeois, plus proches de leur lieu d'activité mais qui se déplacent plus lentement (trajets possibles à pied ou à vélo).
Peu de résidents prennent les transports en commun alors que la moitié de leurs trajets à effectuer ne dépassent pas les 5 km. Ils préfèrent toujours la voiture. François Bausch veut donc systématiser les pistes cyclables le long des routes.
De leur côté, les CFL transportent près de 90.000 passagers par jour ouvrable, ce qui représente une croissance, inégalée en Europe, de 60 % entre 2005 et 2015. L'exploitation actuelle est particulièrement fragile puisque le réseau ferré existant est à sa capacité maximale.
Un train sur 10 en retard, un sur 40 supprimé
La faiblesse principale de ce réseau historique, souligne le ministère des Infrastructures, vient du fait que différentes lignes se croisent à l’entrée de la gare de Luxembourg. Conséquence: 40 % des retards sont dus à cet effet "domino", un train entraîne le retard d'un train d'une autre ligne qui devra attendre que le premier libère la voie pour entrer en gare à son tour.
En 2017, un train sur 40 a dû être supprimé à cause de l'effet "domino" et un sur 10 accusait un retard d'au moins 6 minutes.
- Consultez le document de préparation fourni aux députés dans son intégralité:
