Un «variant belge» du virus découvert
Un «variant belge» du virus découvert
De notre correspondant, Max Helleff (Bruxelles) - Ce pourrait être la dernière histoire belge si elle n'avait pas pour chute la maladie. Un nouveau variant du coronavirus dénommé «B.1.214» a été décelé en Belgique où il représente déjà 4% des infections. Loin derrière le virus «originel» et sa mutation anglaise, il est à égalité statistique ici avec les variants sud-africain et brésilien. Ce «Spike Insertion» a été découvert en janvier dernier par un chercheur de l'université de Liège, Keith Durkin, dans le cadre du programme national de surveillance génomique du virus lancé quelques semaines plus tôt.
Les variants sud-africain et brésilien inquiètent les scientifiques, car l'efficacité des vaccins actuels reste à démontrer en ce qui les concerne. Au contraire, le «variant belge» ne serait pas préoccupant à ce stade, mais sa mutation est jugée unique en son genre. Son séquençage est en cours. Il serait surtout présent dans la partie médiane du pays, soit dans les régions de Bruxelles, du Brabant flamand et du Hainaut.
Il est trop tôt pour savoir si cette découverte va influer sur la politique sanitaire du pays. Celle-ci évolue désormais pratiquement de semaine en semaine. Ainsi, les ministres flamand, francophone et germanophone de l'Education ont-ils annoncé dimanche soir un nouveau train de mesures que les établissements scolaires devront impérativement respecter.
Dès demain, les réfectoires seront fermés et les élèves tenus de manger dehors ou en classe; les récréations seront séparées et les cours de gym exclusivement donnés en extérieur. Les locaux seront davantage ventilés. Et surtout, si un cas positif est dépisté, toute la classe sera immédiatement fermée et les élèves renvoyés chez eux.
Ces mesures représentent la dernière chance pour l'école de rester ouverte. Elles sont le résultat du bras de fer qui a opposé en fin de semaine dernière Alexander De Croo aux ministres communautaires de l'Education. Ceux-ci ont refusé de suivre le Premier ministre dans sa volonté d'allonger anticipativement les vacances de Pâques d'une semaine - du 29 mars au 18 avril donc - au motif que cette mise sur pause casserait la chaîne de transmission du virus.
Des mesures sanitaires de plus en plus contestées
Une hypothèse remise en cause par certains scientifiques appelés à s'exprimer dans les médias. «La situation (sanitaire) actuelle est loin de justifier une fermeture générale des écoles», a commenté la ministre francophone de l'Education Caroline Désir. Elle a insisté de nouveau sur les dangers que représente une rupture dans la scolarité pour les enfants au plan pédagogique et mental. «Toutes les études ont montré que l'école n'est pas un foyer de la pandémie. Plutôt que de demander ce que l'école peut faire pour vous, vous feriez mieux de vous demander ce que vous pouvez faire pour l'école», a lancé à l'adresse du gouvernement fédéral son collègue flamand Ben Weyts, paraphrasant un discours célèbre du président Kennedy.
Cette polémique s'accompagne du ras-le-bol qui parcourt la population. Le temps clément voit des rassemblements de jeunes s'organiser un peu partout dans le pays, sous le regard interrogatif de la police. Les parcs d'attraction (Walibi, Plopsaland...) doivent rester fermés. Une autre mesure fait débat : «A partir du 3 avril, seules les places assises situées à côté des fenêtres pourront être utilisées pour voyager en train à destination de et de retour des lieux d'affluence touristiques». Mais quid de l'entassement des passagers dans le tram de la côte une fois arrivés sur le littoral? Voilà qui promet de faire couler beaucoup d'encre cette semaine.
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