Un vaccin anti-covid efficace à «90%»
Un vaccin anti-covid efficace à «90%»
(Jmh avec AFP) - «Plus de huit mois après le début de la pire pandémie en plus d'un siècle, nous pensons que cette étape représente un pas en avant significatif pour le monde dans notre bataille contre le Covid-19», a déclaré le président-directeur général de Pfizer, Albert Bourla, dans un communiqué. Le président américain Donald Trump s'est réjoui sur Twitter: «la Bourse est en forte hausse, un vaccin arrive bientôt. Efficacité de 90%. Quelle excellente nouvelle!».
Celui qui le remplacera à la Maison Blanche début janvier, Joe Biden, a vu dans cette annonce un signe d'«espoir» mais prévenu que «la bataille contre le Covid-19» ne sera pas terminée avant «des mois». L'«efficacité vaccinale» du vaccin de l'américain Pfizer et de l'allemand BioNtech a été mesurée en comparant le nombre de participants infectés par le nouveau coronavirus dans le groupe qui a reçu le vaccin et dans celui sous placebo, «sept jours après la deuxième dose» et 28 jours après la première, ont expliqué les deux sociétés dans un communiqué conjoint.
Ces résultats proviennent de la première analyse intermédiaire de leur essai de phase 3 à grande échelle, la dernière avant une demande d'homologation. L'essai de phase 3 du nouveau vaccin, BNT162b2, a débuté fin juillet et s'est appuyé sur 43.538 participants à ce jour, dont 90% ont reçu la deuxième dose de ce candidat vaccin le 8 novembre. Pfizer a indiqué qu'il rassemblait les deux mois de données sur la sécurité après la dose finale exigée par l'autorité sanitaire américaine, la Food and Drug Administration (FDA), pour pouvoir se qualifier pour une autorisation d'utilisation d'urgence d'ici la troisième semaine de novembre.
Sur la base de projections, les entreprises prévoient de fournir jusqu'à 50 millions de doses de vaccins dans le monde en 2020 et jusqu'à 1,3 milliard de doses en 2021. Le Dr Richard Hatchett, PDG de la coalition internationale pour le développement de vaccins, a qualifié d'«historiques» ces résultats intermédiaires, «extrêmement positifs et encourageants». «Nous pensons que ces résultats intermédiaires augmentent également la probabilité de succès d'autres vaccins candidats COVID-19 qui utilisent une approche similaire», a-t-il relevé.
Le vaccin Pfizer est, comme celui de la biotech américaine Moderna, basé sur la technique dite de l'ARN messager, c'est-à-dire la molécule qui dit à nos cellules ce qu'il faut fabriquer. «Sécurité et efficacité sont les deux priorités, et chaque candidat vaccin est rigoureusement évalué par rapport à ces critères», a rappelé le Dr Hatchett. L'ensemble complet des données n'a pas encore été publié, pointe Eleanor Riley, professeur d'immunologie et de maladies infectieuses à l'Université d'Edimbourg. Elle souligne notamment qu'on ignore «la gravité des cas (de Covid) observés au cours de l'essai». «Mais, je pense que nous avons des raisons d'être prudemment optimistes».
Aucun vaccin n'a encore reçu d'approbation pour une distribution commerciale à grande échelle. Mais les autorités chinoises ont donné leur feu vert à une utilisation d'urgence pour certains de ces vaccins. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), dix essais cliniques de vaccins sont actuellement en phase 3 dans le monde, dont ceux de la biotech américaine Moderna, de plusieurs laboratoires étatiques chinois et du britannique AstraZeneca, en collaboration avec l'université d'Oxford. Pfizer et BioNTech sont les premiers à rendre publics des résultats intermédiaires de ces essais.
Il s'agirait cependant d'un record de vitesse pour le développement d'un vaccin, moins d'un an après l'apparition du coronavirus Sars-Cov-2 en Chine. La Commission européenne a conclu un accord en septembre pour obtenir 200 millions de doses du vaccin Pfizer-BioNTech, avec une option pour 100 millions de doses supplémentaires. Des accords avec d'autres fabricants ont également été conclus, dont le groupe AstraZeneca ou Sanofi-GSK, portant à quelque 400 millions le volume global de vaccins attendus. Sur base de sa population, le Luxembourg devrait recevoir 0,14% du total, soit quelque 420.000 doses, selon les indications fournies fin septembre par Paulette Lenert (LSAP).
