Un bol d’oxygène pour l’école belge
Un bol d’oxygène pour l’école belge
De notre correspondant Max HELLEFF (Bruxelles) - La situation dans les écoles belges est problématique. De nombreux établissements scolaires ont fermé un peu partout dans le pays. Le mouvement s’accélère, surtout en Flandre. Jusqu’à ce mercredi, la règle voulait qu’une classe ferme lorsque le seuil de quatre élèves contaminés sur une période de sept jours était atteint.
Le pari pris par les autorités belges de garder coûte que coûte les écoles ouvertes tutoie ses limites. Les contaminations dues au variant omicron s’envolent. Le tracing est débordé.
Selon le Secrétariat général de l’enseignement catholique (Segec), un enseignant sur cinq a été absent ces derniers jours; presque 30 % des élèves manquent à l’appel et 15 % des classes sont fermées à Bruxelles et en Wallonie. « La situation s’est profondément et rapidement détériorée au cours des deux dernières semaines », a analysé le responsable du Segec Étienne Michel sur les ondes de la radio Première. « Parmi les écoles primaires qui ont répondu (aux questions), 69 établissements et 847 classes sont actuellement fermés. On estime que, dans l’enseignement fondamental catholique, une centaine d’écoles et sans doute plus de 1.000 classes sont actuellement fermées. » La situation n’est guère meilleure dans le secondaire.
Comme d’autres, le Segec a demandé une adaptation des règles. Les directions d’école sont au bord de la crise de nerfs tant la pandémie leur impose de naviguer à vue. Les profs et les parents ne savent plus à quel saint se vouer. L’école ne veut plus être l’amortisseur social qui doit permettre aux parents de continuer à travailler, aux entreprises de tourner, tout en veillant à l’instruction et à la santé mentale des enfants.
Mercredi, les différents ministres en charge de la Santé et de l'Éducation se sont retrouvés pour discuter d'une adaptation des règles sanitaires dans les écoles. Les discussions ont été rompues avant de reprendre en soirée, signe de la sensibilité du dossier. En fin de compte, seuls les enfants et les adolescents qui sont malades du covid devront désormais rester en quarantaine à la maison. La règle des quatre contaminés est abrogée. Un élève asymptomatique qui a eu un contact à haut risque dans son entourage peut continuer à fréquenter l’école.
A défaut d’un tracing performant, le ministre de la Santé Frank Vandenbroucke demande aux parents de tester eux-mêmes leurs enfants afin de prendre le virus de vitesse. Mais les autotests ne sont pas toujours fiables et coûtent cher aux familles – le prix varie entre 3,5 et 7 euros l’unité. Leur gratuité fait actuellement débat au niveau ministériel.
Vers des autotests gratuits ?
Mercredi, une motion communiste visant à garantir la distribution gratuite de deux autotests contre le covid par semaine a été rejetée par la majorité (socialistes, écologistes, libéraux) au pouvoir en fédération Wallonie-Bruxelles.
Les différents ministres de l’Enseignement voudraient que ce coût soit supporté par le fédéral. Ils plaident ainsi pour la mise à disposition de quatre autotests par semaine (vendu 1 euro la pièce) par enfant.
Ces tractations se déroulent dans le contexte d’inquiétude qui a eu tôt fait de gommer la récente embellie sanitaire. En une semaine, les hospitalisations de malades du covid ont augmenté de 51%. 25 décès sont attribués en moyenne au covid chaque jour (+20%). On compte un peu plus de 49.000 contaminations journalières (+77%). Seule bonne nouvelle : les unités hospitalières de soins intensifs continuent à se vider (-6%).
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