Trump laisse juste un courrier pour Biden
Trump laisse juste un courrier pour Biden
(AFP) - Donald Trump, qui a refusé d'accepter sa défaite pendant plus de deux mois, n'a jamais félicité Joe Biden pour sa victoire. Et ce n'est certainement pas dans le courrier qu'il a déposé à l'intention de son successeur que le président sortant le fera. Dans l'enveloppe posée dans le Bureau ovale que Barack Obama avait adressée à Donald Trump, en 2016, on pouvait lire : «Nous ne sommes que des occupants temporaires de ce poste».
«Cela fait de nous des gardiens des institutions et des traditions démocratiques telles que l'Etat de droit, la séparation des pouvoirs, la protection des droits civiques pour lesquelles nos ancêtres se sont battus», avait ajouté le premier président noir des Etats-Unis. Pour l'heure, rien n'a filtré sur la missive rédigée à l'intention de Joe Biden qui s'apprête à devenir le 46ème président américain.
Parmi toutes ces lettres de président à président, celle laissée, le 20 janvier 1993, par le républicain George H.W. Bush à son successeur démocrate Bill Clinton, a marqué les esprits, par sa dignité, sa classe. Evoquant son «sentiment d'émerveillement et de respect» au moment où il était entré dans le prestigieux Bureau ovale quatre ans plus tôt, il ajoutait «Il y aura des moments très durs (...) Mais ne laissez pas les critiques vous décourager ou vous faire changer de trajectoire». «Vous serez NOTRE président quand vous lirez ces lignes, y ajoutait Clinton. Je vous soutiens totalement. Bonne chance.».
Mercredi, le président Trump a quitté la Maison Blanche et Washington, tout en laissant planer la possibilité d'un retour. Il sera donc parti sans avoir rencontré son successeur à quelques heures de la fin de son mandat. Depuis la base militaire d'Andrews, il a salué quatre années «extraordinaires» et souhaité «bonne chance» à la nouvelle administration sans jamais prononcer le nom de Joe Biden.
Donald Trump a promis de revenir «d'une manière ou d'une autre», entretenant le flou sur ses projets. Il s'est ensuite envolé à bord d'Air Force One pour la Floride où il entamera dans son club de Mar-a-Lago, à 74 ans, sa vie d'ex-président. Juste avant de partir, il a gracié 73 personnes, dont son ex-conseiller Steve Bannon, accusé d'avoir détourné des fonds prétendument destinés à la construction d'un mur à la frontière avec le Mexique.
Barack Obama, George W. Bush et Bill Clinton seront, eux, à Washington pour assister aux premières loges à la prestation de serment de Joe Biden. Une cérémonie qui se déroulera, après les incidents du Capitole, avec un dispositif de très haute sécurité qui rend la capitale fédérale américaine méconnaissable.
La journée restera dans les livres d'histoire en particulier en raison de l'accession, pour la première fois, d'une femme à la vice-présidence de la première puissance mondiale. Kamala Harris, 56 ans, deviendra aussi la première personne noire, et d'origine indienne, à occuper cette fonction.
