Report de la campagne de vaccination en Belgique
Report de la campagne de vaccination en Belgique
De notre correspondant Max HELLEFF (Bruxelles) - La nouvelle campagne de vaccination qui aurait dû commencer le 5 septembre a été reportée d'une semaine. C'est donc le 12 septembre que les Belges pourront recevoir la quatrième dose, les modalités variant selon les différentes régions du pays.
Sur son site dédié, la Wallonie annonce ainsi que «la vaccination reste la meilleure protection contre les formes graves de Covid-19 et réduit les risques d'hospitalisation». Elle précise que «la priorité est donnée aux personnes vulnérables ou davantage exposées au virus : patients immunodéprimés, personnes âgées de 65 ans et plus, résidents des maisons de repos et personnel de l'ensemble du secteur des soins de santé. Le reste de la population de 18 ans et plus pourra ensuite également se faire vacciner sur base volontaire». En Flandre, tous les plus de 18 ans seront convoqués directement. À Bruxelles, la priorité ira aux plus de 50 ans.
Un vaccin boudé
Mais tous les appelés vont-ils pour autant répondre présent ? Rien n'est moins sûr, car le vaccin est aujourd'hui boudé. Le booster n'a pas empêché le coronavirus de se répandre tout au long du printemps et de l'été – avec des conséquences toutefois bien moins sévères que par le passé - laissant penser que cette troisième dose ne servait à rien ou presque. La presse relaie le témoignage de personnes âgées qui ne se rendront dans les centres de vaccination que si la quatrième dose est obligatoire. Des médecins généralistes leur donnent au passage raison. Et tous les chiffres livrés par l'Institut de Santé publique Sciensano montrent pour l'instant un recul de la pandémie.
Pour éviter l'échec annoncé, les autorités ont donc décidé de reporter au 12 septembre la nouvelle campagne de vaccination, une fois que le nouveau vaccin contre Omicron aura été validé par l'Agence européenne du médicament. 3,5 et 2,4 millions de doses seront respectivement livrées en septembre par Pfizer et Moderna. Ce qui devrait suffire dans un premier temps pour servir ceux et celles qui veulent encore parier sur le vaccin en tant qu'arme antivirus.
Nouveau pic en octobre
«On sait que la Covid est liée à la saisonnalité. Donc il y aura un nouveau pic qui devrait démarrer au mois d'octobre. On veut protéger les gens avant d'être confronté à celui-ci. C'est le meilleur moyen pour vivre normalement», estime Christie Morreale, la ministre wallonne de la Santé.
De leur côté, les experts recommandent aux autorités de conserver active l'application «coronalert» qui sert à avertir anonymement les contacts des personnes ayant contracté le Covid-19. Selon les virologues cités par l'agence Belga, une nouvelle vague de contaminations ne peut être exclue et l'application pourrait donc encore servir à avertir les contacts à risque. Il serait également moins coûteux de conserver l'outil plutôt que d'en créer un nouveau en cas de reprise de la pandémie. Or, pour l'heure, il n'y a plus d'investissements dans l'application.
Se faire vacciner ou pas ? Selon Yves Coppieters, épidémiologiste et professeur de santé publique à l'Université libre de Bruxelles (ULB), la vaccination serait devenue une affaire personnelle. «Je ne pense pas qu'il y ait un intérêt collectif et qu'il faille retourner faire la file dans des vaccinodromes. Je pense qu'il y a une réflexion individuelle à avoir chacun par rapport à son état de santé, son âge, ses facteurs de risques, ses autres maladies ou encore la résistance de son système immunitaire. Face à ces questions, on trouve des réponses et on décide d'aller se faire vacciner ». Ou pas…
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