Rentrée partielle dans les écoles belges
Rentrée partielle dans les écoles belges
De notre correspondant Max HELLEFF (Bruxelles) - En avril dernier, les syndicats belges du secteur de l’enseignement prévenaient : «Pas de retour à l'école sans une sécurité assurée pour tous». Les organisations représentatives des parents et des élèves leur emboîtaient le pas. L'ensemble du secteur s'inquiétait d'une rentrée qui ne se ferait pas dans les meilleures conditions sanitaires. Et se préoccuperait surtout de permettre aux parents de reprendre le chemin du travail.
Un mois plus tard, le contexte a changé. Si les syndicats ne sont pas tout à fait apaisés, la plupart des enseignants devraient être présents au poste lundi 18 mai pour une rentrée des classes partielle. Une semaine avant la rentrée, au Luxembourg, des jeunes en crèches et au fondamental. Chaque école a mis en place une batterie impressionnante de mesures d’hygiène et de distanciation sociale destinées à faire barrage au coronavirus. Des masques leur ont été distribués – parfois in extremis.
La semaine dernière, le Secrétariat général de l’enseignement catholique (Segec), qui fédère l’ensemble des pouvoirs organisateurs des écoles du réseau catholique en Fédération Wallonie-Bruxelles, avait recommandé de ne reprendre les cours que le 19 mai seulement, et non la veille. En cause : l’incertitude régnant sur l’arrivée des masques dans les établissements scolaires de la partie sud du pays. Contrairement à ses homologues des communautés flamande et germanophone, le ministre-président francophone Pierre-Yves Jeholet avait singulièrement manqué de persuasion quant aux chances de disposer de ces protections en temps et heure.
Quoi qu’il en soit, l’enseignement obligatoire reprend ses droits ce lundi. Une première journée d'essai de la réouverture des écoles s'est bien déroulée vendredi, en Communauté flamande. Cette rentrée ne concerne toutefois qu’une minorité d’élèves. Pour éviter la propagation du virus, il fallait en effet prévoir un espace suffisant entre chaque pupitre.
Ainsi, la rentrée francophone concerne d'abord les élèves de 6e primaire et ceux de 6e ou 7e secondaire, à raison de maximum deux jours par semaine et par groupe. Ces classes ont été jugées prioritaires car elles cristallisent les choix et les orientations des jeunes face à leurs études et formations futures.
Si la rentrée de ce lundi se déroule de manière satisfaisante, une seconde phase sera déclenchée dans une semaine. Le 25 mai, les élèves de première et peut-être de seconde primaire pourraient reprendre le chemin de l’école, en fonction de rythmes allégés. L’espace disponible dans chaque établissement sera pris en compte. Certaines écoles ont déjà décidé de ne pas faire rentrer les élèves de deuxième primaire, par exemple.
Au choix des familles
Mais alors qu’en Belgique l’enseignement obligatoire (jusqu’à 18 ans) tient lieu de vache sacrée, il n’y a pour l’instant aucune obligation de revenir à l’école pour les classes concernées. «Nous voulons tenir compte aussi du sentiment de crainte ressenti par une partie de la population. Aucun élève ne sera donc sanctionné pour absence injustifiée», a rassuré la ministre de l’Education, la socialiste Caroline Désir.
L’inquiétude de voir les écoles rouvrir pour permettre aux parents de retourner en entreprise est donc vaine – même si, sur le bord d’en face, certaines sociétés font pression pour que leurs employés soient présents. Le télétravail reste officiellement la norme, lorsqu’il est possible.
Tous les élèves non concernés par la reprise restent à la maison ou seront, en l’absence d’autres solutions, accueillis en garderie.
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