Quel impact de l'IA sur l'emploi frontalier au Benelux?
Quel impact de l'IA sur l'emploi frontalier au Benelux?
(Jmh) - Considérée comme «une évolution majeure» qui modifiera de manière «considérable» la manière de travailler à l'avenir, l'intelligence artificielle et ses conséquences concrètes sur le quotidien des salariés restent une inconnue. Une zone d'ombre que la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas entendent explorer via le lancement d'une étude menée à l'échelle des trois pays; élargie pour l'occasion à la France et à la Rhénanie-du-Nord-Westphalie.
Annoncée mardi, cette dernière vise officiellement à «fournir des chiffres précis (...) sur les conséquences de l'IA pour la mobilité transfrontalière» mais aussi à «identifier les possibilités d'initiatives conjointes pour atténuer conjointement l'impact de l'IA sur l'emploi transfrontalier». Vue le plus souvent par les entreprises comme «une opportunité», l'IA suscite nombre de questions puisque potentiellement à l'origine de la suppression de certains métiers. Mais aussi à l'initiative de nouveaux.
Positionnement stratégique pour le Luxembourg
Dans ce contexte d'incertitude, les pays du Benelux souhaitent se placer en leader sur cette question, qualifiée de «sujet d’une importance stratégique et un paramètre économique clé pour l’avenir», par Alain de Muyser, secrétaire général adjoint du Benelux. Concrètement, l'étude portera sur les conséquences de l'IA dans des secteurs tels que la santé, les transports et la logistique ou la finance, dans un espace qui concentre 37% du total des travailleurs frontaliers de l'UE. Aucune indication sur la durée de cette étude et encore moins sur la date de publication des conclusions n'ont été avancées. Ces dernières devraient alors servir de base aux réflexions menées au niveau de l'ensemble de l'UE.
Pour mémoire, le Luxembourg entend depuis plusieurs années se positionner comme «smart nation». Et multiplie à ce titre les participations à des projets numériques à l'échelle européenne. Que ce soit dans la mobilité connectée, le high performance computing ou la 5G. Mais le pays entend particulièrement tirer son épingle du jeu dans le domaine de la mobilité où le Luxembourg souhaite se positionner comme laboratoire.
Un premier pas concret dans cette direction devrait voir le jour dès la rentrée prochaine avec le lancement d'une nouvelle application «capable de proposer, en temps réel, les meilleurs trajets en fonction des conditions de circulation», selon François Bausch (Déi Gréng), ministre de la Mobilité. À noter enfin que depuis avril dernier, une partie des routes du Grand-Duché sont fréquentées par des véhicules autonomes, dans le cadre d'un projet transfrontalier impliquant également l'Allemagne et la France.
