Première grève nationale des femmes en Belgique
Première grève nationale des femmes en Belgique
Ce vendredi 8 mars, les femmes de Belgique sont invitées à faire grève pour revendiquer leurs droits, autrement dit, à arrêter de faire tout ce qu'elles ont l'habitude de faire, le temps d'une journée. Lancée par le «Collecti.e.f 8 maars» composé de femmes de tous horizons, cette initiative rencontre un franc succès et plusieurs centrales syndicales ont déjà annoncé leur soutien:
- la CNE (CSC pour les employées dans le privé),
- la Centrale Générale (FGTB, notamment pour les secteurs du nettoyage et des titres services)
- et la CGSP Bruxelles (FGTB pour les services publics à Bruxelles).
Bien plus qu'une grève "classique" qui ne concernerait que le travail rémunéré, les Belges sont invitées à ne pas aller en cours, à ne pas consommer et à ne pas accomplir le travail domestique quotidien, pour dénoncer des inégalités et discriminations qui concernent toutes les sphères de la vie.
A 14 heures, les grévistes sont appelées à faire le plus de bruit possible, où qu'elles se trouvent, et pour celles qui seront dans la capitale, une manifestation est prévue à 17 heures, départ à la gare centrale. Sur les réseaux sociaux, le hashtag #8maars est lancé.
L'exemple espagnol
En Espagne, l'année dernière, des millions de femmes avaient cessé le travail à l'appel de 10 syndicats et étaient descendues dans la rue pour protester contre les violences faites aux femmes. Les différents rassemblements dans des dizaines de villes avaient littéralement paralysé le pays ce 8 mars.
Le collectif veut dénoncer, à travers cette journée d'action, «les injustices vécues par la moitié de la population. Encore aujourd’hui, les femmes sont agressées, battues, violées parce qu’elles sont femmes. Aussi parce qu’elles sont musulmanes, parce qu’elles sont noires, parce qu’elles sont trans.»
«Quand les femmes s'arrêtent, le monde s'arrête»
«Les femmes sont sous-représentées dans les milieux politiques, culturels, sportifs, académiques, etc. Partout dans le monde elles sont discriminées. Elles vivent des situations économiques plus précaires et gagnent, à métier égal, moins que leurs homologues masculins. Elles assument la plupart du travail domestique et le soin des enfants, gratuitement et de manière invisible.»
Les organisatrices préviennent que cette grève est «une première étape dans la construction d’un mouvement féministe fort en Belgique, visant une société réellement égalitaire.» Elles souhaitent rendre visible leur réalité en montrant que «quand les femmes s'arrêtent, le monde s'arrête».
