Madrid déjà submergée par la deuxième vague
Madrid déjà submergée par la deuxième vague
(AFP) - «L'évolution de l'épidémie à Madrid nous inquiète»: le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a admis lundi poser un œil préoccupé sur la région de plus de 6,5 millions d'habitants qui représente depuis le début de l'épidémie près d'un tiers des plus de 29.000 morts du covid-19 dans le pays. Sur les sept derniers jours, Madrid concentre 73 des 191 morts et 30% des cas détectés.
La situation est «très, très préoccupante», admet la docteure Silvia Duran, porte-parole de l'association de médecins Amyts, évoquant «une rapidité de progression» de la courbe de contagion «similaire à celle du début de la pandémie». «Les centres de santé (où travaillent les médecins traitants payés par la région, ndlr) parviennent à contenir la deuxième vague» mais «les hôpitaux se préparent et 16% de leurs lits sont déjà occupés par des patients covid» contre 6% pour le reste du pays, poursuit-elle.
«Nous sommes au bord de l'effondrement», confirme José Molero, du syndicat Csit. «La prochaine étape sera quand la population ira directement à l'hôpital, faute de pouvoir être reçue par le médecin» traitant. Manque de personnel, de ressources et... de repos: les médecins sont «exsangues», épuisés car ils reçoivent «jusqu'à 60 patients» quotidiens, poursuit-il.
Densément peuplée, «hub» de transports du pays, Madrid est une «zone à haut risque», avait souligné lundi Fernando Simon, l'épidémiologiste en chef du ministère de la Santé. Mais la région, qui est compétente en matière de santé, se veut rassurante. «La situation est pour l'instant supportable», indique Antonio Zapatero, conseiller à la Santé publique de la région, concédant une hausse des cas depuis «un mois et demi» en particulier dans «le sud de la région».
Pour rappel, le tourisme représente 12% du PIB de l'Espagne qui reste la deuxième destination touristique au monde, avec 83,7 millions de visiteurs en 2019. Selon une enquête réalisée par le Statec en 2018, ce pays reste une des destinations de prédilection des résidents luxembourgeois, avec 7,6% de l'ensemble des voyages à l'étranger. A l'heure des retours de congé, cette donnée doit assurément être prise en compte par les autorités sanitaires luxembourgeoises.
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