Macron reçoit les partis, Borne pas encore partie
Macron reçoit les partis, Borne pas encore partie
(Ch.M avec AFP) Après les élections législatives, le chef du gouvernement propose généralement sa démission. Elisabeth Borne s'est pliée, pour la forme, à cette tradition. Pour la forme seulement puisque Emmanuel Macron l'a tout simplement refusée et l'a même confirmée dans ses fonctions jusqu'à nouvel ordre. Assez longtemps pour réunir l'ensemble du gouvernement à Matignon en début d'après-midi et signifier la fin de l'aventure aux ministres battus dans leurs circonscriptions: Amélie de Montchalin (Transition écologique), Brigitte Bourguignon (Santé) et Justine Bénin (Mer).
Le maintien à son poste d'Elisabeth Borne doit, selon l'Elysée, permettre au gouvernement de «rester à la tâche». Une tâche que le 2e tour de ces législatives est venu compliquer. Faute de pouvoir s'appuyer sur une majorité absolue de députés, Emmanuel Macron doit s'entretenir successivement dès aujourd'hui avec Christian Jacob (LR), Olivier Faure (PS), François Bayrou (Modem), Stanislas Guerini (LREM), Marine Le Pen (RN) et Fabien Roussel (PCF). Le tout dans le but de trouver un accord lui permettant de limiter les risques de blocage de ses réformes. Pour La France Insoumise, ce n'est pas Jean-Luc Mélenchon mais Adrien Quatennens, le numéro 2 du parti, et la députée Mathilde Panot qui rencontreront le chef de l'Etat. Pas sûr que leur proposition de passer à une «Assemblée constituante pour passer à la VIe République» le ravisse.
VIe République, Playmobil et bureau politique
La démission d'Elisabeth Borne n'est que pure formalité. Ainsi, selon son entourage, l'intéressée est dans les starting blocks: «La Première ministre a plaidé pour rester afin d'avoir les outils pour faire face à la situation et aux urgences des Français. Il y a beaucoup de décrets à prendre dans les jours à venir, dont la revalorisation du point d'indice, la deuxième phase de Parcoursup... on ne peut pas se permettre d'avoir un gouvernement qui ne gère pas cela.»
Pressée, Elisabeth Borne l'est et on le comprend puisque Adrien Quatennens et plusieurs autres responsables de LFI ont exigé la démission de la cheffe du gouvernement. Une motion de censure va d'ailleurs être déposée contre le gouvernement, en estimant que, contrairement au dernier quinquennat, «le Parlement ne sera pas composé que de Playmobil».
Avec 245 députés, les macronistes d'Ensemble! sont loin de la majorité absolue, fixée à 289 sièges sur 577. Si certains imaginent voir les députés LR rallier la cause présidentielle, le patron des Républicains, Christian Jacob adopte la posture de la fermeté: «Nous sommes et nous resterons dans l'opposition: il n'y aura ni pacte ni coalition avec Emmanuel Macron.» Pas sûr que tous les membres de son parti, qui tiendra son bureau politique ce mardi, partagent le même avis...
