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Levée de la grève dans trois sites de TotalEnergies
International 3 min. 20.10.2022
Carburants en France

Levée de la grève dans trois sites de TotalEnergies

Le mouvement a en revanche été reconduit à Gonfreville en Seine-Maritime et au dépôt de Feyzin (Rhône)
Carburants en France

Levée de la grève dans trois sites de TotalEnergies

Le mouvement a en revanche été reconduit à Gonfreville en Seine-Maritime et au dépôt de Feyzin (Rhône)
Photo: AFP
International 3 min. 20.10.2022
Carburants en France

Levée de la grève dans trois sites de TotalEnergies

Mercredi, 20,3% des stations-service connaissaient des difficultés d'approvisionnement sur au moins un carburant contre 24,8% mardi.

(AFP) - La mobilisation des grévistes des sites pétroliers de TotalEnergies a nettement reflué mercredi avec la levée de la grève dans trois sites, quand deux autres ont décidé de poursuivre leur bras de fer avec la direction, le gouvernement martelant de son côté que la situation «continue à s'améliorer» sur le front des carburants avant les vacances.


This photograph shows burning wood pallets as employees participate to a strike at the TotalEnergies raffinery site, in Gonfreville-l'Orcher, near Le Havre, northwestern France, on October 13, 2022. - TotalEnergies has eased up on salaries by announcing on October 13, 2022 an exceptional bonus equivalent to one month's salary for its employees worldwide, coupled with a proposed 6% increase in 2023 for French employees who have been on strike for 17 days in the refineries under threat of government requisition. The industrial action to demand pay hikes has paralysed six out of the seven fuel refineries in France, leading to shortages of petrol and diesel exacerbated by panic-buying from drivers. (Photo by Lou BENOIST / AFP)
Un climat social étouffant en France
Raffineries bloquées, stations-essence à sec, vote du budget mouvementé, marche contre la vie chère dimanche, appel à une grève nationale mardi... La situation sociale ne cesse de se tendre en France.

Les salariés grévistes du site «Flandres» à Mardyck (Nord), près de Dunkerque (raffinerie et dépôt), et de La Mède dans les Bouches-du-Rhône (bioraffinerie et dépôt), ont «suspendu» leur mouvement mercredi soir, au moment où les équipes de nuit devaient prendre leur quart, a appris l'AFP auprès d'Eric Sellini, coordinateur national de la CGT pour TotalEnergies.

Trois semaines après le début de la mobilisation pour les salaires, la fin de la grève avait été votée plus tôt dans la journée à la raffinerie de Donges (Loire-Atlantique).

Le mouvement a en revanche été reconduit à Gonfreville en Seine-Maritime (raffinerie et dépôt) et au dépôt de Feyzin (Rhône), a indiqué M. Sellini.

La situation toujours «difficile» à la pompe

Confronté depuis des jours aux files d'attente d'automobilistes exaspérés devant des stations-service vides, le gouvernement s'était voulu rassurant dans la journée. «La situation continue à s'améliorer nettement» sur le front de l'approvisionnement en carburant, avait souligné la Première ministre Elisabeth Borne. «Je sais que la situation est encore difficile pour beaucoup de nos compatriotes, mais la dynamique est là et je veux une nouvelle fois appeler les salariés grévistes à reprendre le travail», avait-elle ajouté.


TOPSHOT - A protester holds a placard reading 'Total strike' -a play on the French energy giant TotalEnergies-  during a rally against soaring living costs and climate inaction called by French left-wing coalition NUPES (New People's Ecologic and Social Union) in Paris on October 16, 2022. (Photo by JULIEN DE ROSA / AFP)
La gauche déferle à Paris, avant-goût de la grève de mardi
140.000 personnes selon les organisateurs, 30.000 selon la police, ont manifesté ce dimanche à travers Paris, à l'occasion de la «marche contre la vie chère et l'inaction climatique», dans un climat social très tendu en France.

Mercredi à 13h, 20,3% des stations-service connaissaient des difficultés d'approvisionnement sur au moins un carburant (contre 24,8% mardi), avec des situations encore tendues en Bourgogne-Franche-Comté (33,1%), Ile-de-France (30,5%) et Auvergne-Rhône-Alpes (29,4%), selon les chiffres du ministère de la Transition énergétique.

Le groupe Vinci Autoroutes a annoncé qu'au moins 90% des stations-service de son réseau étaient en mesure de fournir du carburant: «La continuité de service sur les 181 aires de services du réseau Vinci Autoroutes est assurée à 90% en moyenne en ce qui concerne l'essence sans plomb, et à 92% en moyenne s'agissant du gasoil.»

«Pas là pour handicaper le citoyen»

Pressé d'accélérer les livraisons dans les stations à quelques jours des premiers départs en vacances, le gouvernement a réquisitionné des salariés sur le site de Feyzin mercredi, de façon à soulager les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Bourgogne-Franche-Comté.

«Le déblocage du dépôt de Feyzin permet des améliorations sensibles», a assuré la Première ministre. Un total de 20 personnes étaient concernées par ces réquisitions pour la journée de mercredi, selon la préfecture. D'après le délégué syndical CGT du site, Pedro Afonso, 195 camions sont sortis du dépôt dans la journée (la raffinerie étant à l'arrêt pour raison technique).


Trade unionists and striking employees gather outside the TotalEnergies refinery site, in Donges, western France, on October 14, 2022. - Striking French refinery workers vowed on October 14 to maintain their blockades after rejecting a pay offer from oil giant TotalEnergies, raising the spectre of worsening fuel shortages ahead of a general public-sector strike next week. The hard-left CGT union, which initiated the industrial action, walked out of talks with Total late Thursday, though other unions representing a majority of workers accepted a deal. (Photo by LOIC VENANCE / AFP)
La grève reconduite sur 5 sites de TotalEnergies
La pénurie de carburant ne semblait pas se résorber dimanche, les chiffres diffusés dans la soirée montrant une aggravation de la situation des stations-service.

Sur place, «les salariés grévistes ne lèveront pas la grève tant qu'ils n'auront rien de concret sur la table», a déclaré M. Afonso à l'issue d'une réunion avec la direction locale, estimant que la position de cette dernière évoluera «dans les prochains jours si et seulement si la grève continue». «Les grévistes ne sont pas là pour handicaper le citoyen ni l'usager (...) mais (...) pour essayer d'obtenir des revendications légitimes pour les salariés», a ajouté le délégué syndical de Feyzin.

De son côté, TotalEnergies a rappelé qu'un accord avait été conclu vendredi avec les deux syndicats majoritaires du groupe, la CFE-CGC et la CFDT. Un texte que la CGT n'a pas signé.

«Les négociations sont donc terminées», a déclaré le groupe à l'AFP. L'accord prévoit une hausse générale de 5% des salaires, assortie de hausses individuelles et d'une prime exceptionnelle comprise entre 3.000 et 6.000 euros. La CGT réclamait une augmentation des salaires de 10% pour compenser l'inflation et profiter des revenus exceptionnels engrangés par le groupe.


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