Les universités belges nagent dans le brouillard
Les universités belges nagent dans le brouillard
De notre correspondant Max HELLEFF (Bruxelles) - Les universités belges resteront en principe fermées jusqu’au 30 juin prochain, confinement oblige. D’ici là, de nombreuses initiatives destinées à maintenir le contact entre l’alma mater et ses étudiants seront prises.
La dernière en date vient de l'UCLouvain Fucam Mons qui a imaginé une nouvelle formule d’études encadrées - #Réussite@home - alors que commence le blocus de Pâques. Pédagogues, professeurs et psychologues sont mis à contribution pour animer des classes virtuelles, coordonnées par un coach. L’approche y est globale : de l’étude bien sûr, des questions/réponses, mais aussi des pauses sportives ou culturelles, des séances de relaxation, des recettes de menus équilibrés, des moments de détente. Par vidéo…
Tout cela doit permettre à l’étudiant plus livré à lui-même que jamais de traverser les semaines qui viennent tout en se préparant aux examens.
Mais il reste à répondre à une série de questions fondamentales, lesquelles concernent principalement les modalités de cette fin d’année académique mise sous cloche, l’organisation des examens et la validité du diplôme qui sera délivré puisqu’un certain nombre de stages n’auront pas eu lieu.
Rien n’est sûr pour l’instant. Certaines directives toutefois ont été données. Ainsi, le recteur de l’UClouvain Vincent Blondel déclare-t-il dans Le Soir que «les différentes universités souhaitent préserver le calendrier actuel des examens avec, bien entendu, un impact sur la manière dont les choses seront évaluées : il devra y avoir des adaptations qui résulteraient des changements dans les modalités d’enseignement différentes».
Il poursuit: «En Europe, beaucoup d’universités ont pris la décision de basculer vers des évaluations à distance, orales ou même écrites. Avec bien entendu une capacité de contrôle via une caméra, un appel téléphonique… Dès à présent, nous examinons ces possibilités.»
L’UClouvain n’a pas renoncé pour autant à organiser des examens requérant une présence physique, comme il est d’usage en temps normal. Il n’est pas impossible en effet que le plan de sortie de confinement mis à l’étude jeudi par la Première ministre Sophie Wilmès les autorise, en tout ou en partie, moyennant le respect des normes de distanciation sociale.
Une règle imparable toutefois : les établissements devront tout faire pour clôturer les sessions d'examens le 30 juin prochain, quitte à modifier le type d’évaluation. Quant à l’examen d’entrée en médecine prévu début juillet et qui rassemble quelque 3500 candidats, il a peu de chances de se tenir en temps et heure.
En dépit de la bonne volonté mise par les universités à montrer qu’elles gardent le cap au milieu de la tempête, c’est le flou absolu pour les étudiants. Tout juste savent-ils qu’en cas de prolongation du confinement, l’année académique pourrait aller exceptionnellement jusqu’à la mi-juillet. Cette possibilité serait toutefois laissée à l’appréciation des universités et des écoles supérieures.
Dans un climat de tensions larvées, la ministre en charge du dossier, la libérale francophone Valérie Glatigny, a lancé une enquête pour prendre la mesure du ressenti et des difficultés des enseignants du supérieur face au confinement. Mais les recteurs des universités ont peu apprécié et ont confisqué le sondage en répondant eux-mêmes à sa partie institutionnelle. La manœuvre a toutefois été éventée, fâchant une partie du corps académique. Ce qu’ont fait savoir haut et fort les syndicats.
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