Les masques d'Avrox se font attendre
Les masques d'Avrox se font attendre
Décidément, rien ne se déroulera normalement dans la commande de masques en tissu passée par le gouvernement belge à la société Avrox, installée à Luxembourg. Après avoir eu des incertitudes sur la nature même de l'entreprise retenue pour la fourniture de 15 millions de protections, des doutes sur la légalité du contrat signé par le ministre de la Défense Philippe Goffin, voilà le pays regardant sa montre. La commande attendue pour la fin de la semaine dernière n'étant toujours pas arrivée, samedi.
Certes, l'Etat belge n'a pas encore versé le moindre cent de cette commande devant approcher les 45 millions d'euros (37,5 millions hors taxes). Certes, contractuellement, il est prévu des pénalités de retard pour chaque jour d'attente à compter de ce lundi 25 mai. Mais déjà le ministre de la Défense belge a prévenu qu'une grande partie de la livraison devrait se faire plutôt «dans le courant de la semaine»... Un peu léger comme gestion de crise dans un pays où le covid-19 a déjà fait plus de 9.200 victimes.
Avrox devra donc se presser si elle ne veut pas perdre trop d'argent dans l'opération, si elle est bien en mesure d'assumer son engagement.Sinon, à chaque jour de délai, il est prévu une sanction financière de 2% de la facture totale (avec un maximum de 10% de cette valeur totale). Soit 750.000 euros de pénalité maximale par jour, si l'ensemble des masques arrivaient hors délai.
Dimanche, la livraison d'1,5 million de pièces n'a pas été confirmée par les autorités belges. D'autant qu'une fois arrivée en Belgique la marchandise devra faire l'objet de contrôle de conformité. Les masques attendus provenant d'usines basées à Hong Kong et au Vietnam.
Par ailleurs, samedi, les journalistes du quotidien Le Soir, ont mis en lumière une autre zone d'ombre dans cette transaction. Ainsi Hamza Talhouni, l'homme d’affaires jordanien qui a conclu le contrat avec le gouvernement belge et dirigeant d'Avrox, serait l’un des principaux actionnaires de la Cairo Amman Bank. Cet établissement jordanien abrite plusieurs centaines de comptes d’anciens détenus palestiniens condamnés pour des attaques terroristes, et dont les comptes sont alimentés en "récompense" de leurs actes. Un partenaire d'affaires décidément douteux, d'autant plus dans une négociation avec un Etat...
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