Les écoles francophones belges dans un flou total
Les écoles francophones belges dans un flou total
De notre correspondant Max HELLEFF (Bruxelles) - Le Conseil national de sécurité se réunit à nouveau ce vendredi. La Première ministre Sophie Wilmès y tracera, comme à chaque fois, les grandes lignes du confinement qui doit permettre à la Belgique de freiner la propagation du coronavirus. Elle esquissera également les premières étapes du déconfinement. Concrètement, les Belges en sauront-ils davantage sur la rentrée des classes? Ce n’est pas sûr. L'école obligatoire est à l’arrêt jusqu’au 3 mai. Mais après?
Lundi, la ministre francophone de l’Education, la socialiste Caroline Désir, a rencontré avec plusieurs de ses collègues les acteurs de l’enseignement bruxellois et wallons pour un premier tour de table. Une inquiétude domine : le risque que la pandémie ne flambe à nouveau à la faveur des retrouvailles scolaires.
D’où une série d’interrogations sur la nécessité ou non pour les enseignants et/ou les élèves de porter un masque en classe, sur le nombre d'enfants maximal par local en fonction des règles de distanciation sociale, sur la mise à disposition de solutions hydroalcooliques et d'éventuels testings, etc. Autant de questions qui se posent depuis la mi-mars et n’ont toujours pas trouvé de réponse. Une nouvelle réunion doit avoir lieu ce mercredi pour tenter d’y voir plus clair.
L’école en Belgique francophone représente 100.000 enseignants et 900.000 élèves. Face à une telle ampleur, il est impossible de l’avis des experts d’imaginer une rentrée massive et simultanée. C'est donc graduellement que celle-ci devrait se faire.
Une première rentrée partielle pourrait être fixée au plus tôt le 4 mai. Tiens, comme au Grand-Duché. Mais à nouveau, rien n’est confirmé. Ni pour la date, ni pour la catégorie d’élèves qui serait admise d'abord à l’école.
Un syndicat fait par exemple valoir qu’il faut réintégrer en premier lieu les élèves confrontés à des problèmes scolaires, afin de les remettre à niveau tout en leur montrant que la société ne les oublie pas – en Belgique francophone, une forte corrélation existe entre échec scolaire et conditions sociales. Leurs lacunes peuvent en outre être aggravées par la fracture numérique, soit une absence de matériel informatique à la maison rendant pratiquement impossible l’enseignement à distance.
Tester les enfants avant la reprise
Une autre catégorie prioritaire pourrait être celle des élèves du secondaire (12-18 ans), car ils sont capables a priori de comprendre et d’appliquer les règles de la distanciation sociale (pas de contacts, distance de 1,5 mètre entre deux personnes, etc.). Mais ceux-ci changent en permanence de professeurs et de classes en fonction des matières, ce qui pourrait doper la pandémie.
Alternative évoquée : soumettre d’abord les élèves à un test, et éviter que des porteurs asymptomatiques du virus ne propagent la contagion dans les écoles. Encore faut-il que ces tests soient disponibles en nombre suffisant.
La santé de tous est le maître-mot du moment. Le cabinet de la ministre Caroline Désir précise que la rentrée n’aura lieu «que lorsque toutes les mesures de sécurité seront garanties pour les enfants, les parents et le personnel. L’école ne sera pas juste un parking garderie pour relancer l’économie. Et deux certitudes : on ne remettra pas 900.000 élèves dans les classes d’un coup et on ne refera pas l’école comme on l’a quittée».
Le 15 avril dernier, l’annulation de toutes les épreuves certificatives externes en sixième primaire, deuxième secondaire et sixième secondaire, avait été annoncée officiellement. La ministre Désir avait demandé aux écoles de ne pas organiser d’examen à la fin juin.
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