Les Démocrates du Luxembourg «sous le choc»
Les Démocrates du Luxembourg «sous le choc»
Sa voix tremble encore. Et Natalie Bachiri l'avoue : «en voyant les images du Congrès américain pris d'assaut, j'ai été... effrayée». La présidente de la section luxembourgeoise des Democrats Abroad (membres du parti démocrate expatriés) ne veut pas employer le terme de guerre civile pour qualifier l'émeute qui vient de secouer Washington mais elle n'hésite pas à parler de «chaos terrifiant» par contre. Avouant avoir eu peur pour la démocratie devant son écran alors que les sénateurs se voyaient contraints d'arrêter leurs travaux.
Maintenant que le calme semble revenu, et que l'on déplore quatre morts, Natalie Bachiri peine à croire que la colère des partisans de Donald Trump est totalement éteinte. Elle craint que d'autres événements ne viennent encore égrainer les deux semaines qui séparent les Etats-Unis de l'arrivée officielle de Joe Biden à la Maison Blanche. «Car n'en déplaise à Trump, le pays a maintenant bel et bien un nouveau dirigeant. Un Démocrate qui été désigné par le vote, sans fraude.»
Comment analyser alors la rébellion qui a saisi ces milliers de concitoyens venus se rassembler devant le Capitole avant de le prendre d'assaut? «Je ne crois pas qu'il s'agisse vraiment de soutiens du candidat ou du parti républicain. Ce sont des gens en colère et qui ont trouvé un leader qui a su attiser leur rancune contre le système.» La Garde nationale, appelée en renfort, serait ainsi intervenue pour repousser «des hommes et des femmes qui veulent blâmer leur pays pour ne pas les prendre suffisamment en compte. Ils avaient balayé Obama il y a quatre ans; là ils ont retourné leur colère contre le symbole du pouvoir politique».
Mais, pour Natalie Bachiri, les protestataires se trompent de cible. Aveuglés par les propos d'un «type qui ne veut pas abandonner son siège, qui ne peut se faire à l'idée qu'il a perdu à la régulière l'élection». Et l'Américaine, originaire du Minnesota et demeurant à Cessange, de s'avouer incrédule face à ce mouvement : «Trump n'a rien fait pour améliorer la situation de ces gens. La santé, le social, il s'en moque. Lui a servi les intérêts du 'big business' seulement.»
L'épisode de ce 6 janvier 2021 restera dans l'Histoire des USA. Mais rien ne dit que les esprits de tous sont apaisés. «Avec Ossof, les Démocrates ont remporté le siège de sénateur en Géorgie, donc le Sénat est officiellement à 50-50. Cela veut dire qu'il y aura débat pour que Biden puisse appliquer son programme, mais c'est le jeu démocratique. Le plus à craindre, poursuit Natalie Bachiri, est que d'autres violences ne soient commises d'ici là.»
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