Les bulles de pollution de la COP25
Les bulles de pollution de la COP25
(aa avec AFP) - Prière de ne pas respirer trop profondément. Si les négociations s'avèrent délicates au sommet international pour le climat qui s'ouvre aujourd'hui à Madrid, cet air-là est encore plus irrespirable. C'est Michael Pinsky, artiste britannique, qui a monté ses «Pollution Pods» itinérants dans la capitale espagnole.
Une fois dedans, les visiteurs peuvent inhaler le même air qu'à Pékin, Delhi ou Sao Paulo, le tout en quelques pas et accompagnés de textes d'explication. Et ainsi se rendre compte que la pollution de l'air, comme celle récemment causée par l'incendie de Lubrizol, est un problème qui doit être résolu au niveau international.
Pas sûr que cette expérience immersive ne suffise à convaincre les grands pollueurs de la planète de changer le fusil d'épaule. Après leur sortie récente de l'accord de Paris, les Etats-Unis n'ont par exemple envoyé qu'une diplomate à Madrid. D'autres nations polluantes telles que la Chine, le Japon, le Canada, ou l'Australie n'étaient même pas représentées au plus haut niveau, lundi.
Pourtant, les rapports alarmants des scientifiques s'amassent, les actions de désobéissance civile de citoyens ainsi que les défilés de jeunes se multiplient. Une pression forte sur les gouvernants que le mot d'ordre de la COP25, #TimeforAction, entend maintenir. Le monde, à un «tournant», doit choisir entre l'«espoir» d'un monde meilleur en agissant maintenant de façon radicale, ou la «capitulation», a déclaré Antonio Guterres, secrétaire général de l'ONU .
Dans ce contexte morose, la nouvelle Commission européenne entend prendre la tête du combat pour le climat. «Nous serons les champions de la transition verte», a assuré le nouveau président du Conseil européen Charles Michel. Malgré ce volontarisme affiché, il faudra encore attendre 2020 pour que l'UE présente une révision de ses ambitions à plus court terme.
Aujourd'hui, seuls 68 pays se sont engagés à revoir à la hausse leurs engagements de réduction d'émissions de CO2 en 2020, avant la COP26 à Glasgow. Mais ils ne représentent que 8% des émissions mondiales, selon les experts.
Au Grand-Duché, les engagements en faveur du climat ont été revus à la hausse, vendredi. Ainsi, d'ici 2030, le pays n'entend plus réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 40%, mais de 55%.
