Les Belges davantage contrôlés
Les Belges davantage contrôlés
De notre correspondant Max Helleff (Bruxelles) - Depuis lundi, les voyages touristiques ne sont plus interdits aux Belges, même en dehors des frontières de l’Union européenne, mais restent cependant déconseillés. Au retour d’une zone rouge, un test est obligatoire au jour 1 et au jour 7. Une quarantaine de sept jours est de rigueur. Mais les autorités font aussi savoir que les contrôles seront renforcés. Le testing sera mieux suivi.
Les chiffres montrent en effet qu’au fil des mois, le respect de cette consigne n’a cessé de diminuer, le second test étant observé en fin de compte par seulement le quart des concernés. Désormais, les voyageurs de retour seront donc tracés davantage par les services de dépistage et contactés régulièrement pour les rappeler à leurs obligations. Des contrôles de police seront également effectués et une amende de 250 euros en cas de non-respect des mesures pourra être infligée.
Ce formalisme répond aux témoignages qui remontent d’un peu partout. Des Belges expliquent avoir traversé les frontières du pays au cours des derniers mois sans jamais être inquiétés, ni par leurs autorités, ni par celles de la destination d’accueil. Le tracing serait bien souvent inopérationnel, etc.
Il est difficile de dire dans quelle mesure un tel manquement aux règles sanitaires liées aux voyages influe sur les chiffres de la pandémie. Ceux-ci restent en tout cas mauvais. Mardi, le porte-parole interfédéral Yves Van Laethem jugeait que la mise sur pause de l’enseignement obligatoire durant les trois semaines de vacances de Pâques (allongées) n’avait eu que peu d’effets sur la propagation du virus.
La contamination a donc d’autres moteurs. Mercredi, 3100 personnes étaient toujours hospitalisées dont 921 aux soins intensifs – bien au-dessus du seuil des 500 cas censé permettre la réouverture totale de l’Horeca en juin.
Les autorités belges n’ont donc d’autre choix que de parier une fois encore sur la vaccination. Mardi, l’EMA, l’Agence européenne des médicaments, a estimé que les incidents thrombo-emboliques inhabituels recensés aux Etats-Unis devraient être listés comme un «effet secondaire très rare» du vaccin Johnson & Johnson. La Belgique ne prendra toutefois position que ce vendredi, le temps de procéder à des évaluations supplémentaires.
Le Johnson & Johnson a toutefois la cote : son administration en une seule dose devrait accélérer fortement le rythme de la campagne de vaccination. Un feu vert constituerait donc une bonne nouvelle pour ses responsables auxquels l’ «hésitation vaccinale» donne des cheveux blancs. Ils estiment généralement que 70 à 80% des personnes devront avoir reçu les doses ad hoc avant qu’une immunité collective suffisante ne soit réellement constatée. 20% de la population ayant moins de 18 ans et ne devant pas recevoir le vaccin, cela signifie que pratiquement tous les adultes devraient être vaccinés…
Une seule vaccination obligatoire
Or, on en est loin. Doutes sur les qualités du médicament, rejet des consignes venues des autorités et minimisation de la maladie sont autant d’arguments opposés pour ne pas recevoir le vaccin. C’est davantage vrai en Wallonie et à Bruxelles qu’en Flandre.
Les milieux défavorisés, moins instruits, ainsi que les minorités religieuses seraient particulièrement concernés. Des chiffres livrés par une association turque avancent que 27% des sondés belgo-turcs ne veulent pas se faire vacciner et que 59% en refusent la seule idée.
De quoi relancer peut-être le débat sur la vaccination obligatoire qui avait éclaté cet hiver. Aujourd’hui, la seule vaccination légalement obligatoire en Belgique - pour tous - concerne la poliomyélite.
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