Le Portugal s'insurge contre le classement belge
Le Portugal s'insurge contre le classement belge
Il faut croire que les arguments d'Augusto Santos Silva sont plus audibles que ceux de son homologue luxembourgeois, le ministre des Affaires étrangères Jean Asselborn (DP). En effet, après avoir constaté que la Belgique avait classé en "zone rouge" deux de ses régions parmi les plus touristiques, le ministre portugais a aussitôt décroché son téléphone pour faire connaître son opposition à cette mesure. Et l'appel a porté ses fruits, alors qu'au terme de deux jours d'échanges, le Luxembourg, lui, n'a pas changé de couleur (toujours en orange).
Pour le Portugal, la colère exprimée a bien entendu porté sur le choix des deux régions, sites touristiques par exemple du pays. Pas question, alors que les premiers vacanciers arrivent, de priver ces territoires d'une manne bienvenue après un début de saison bien terne. Mission réussie, même s'il convient de préciser que le Service public fédéral Affaires étrangères belge considère toujours , comme "zones rouges", les secteurs d'Amadora, Odivelas, Sintra (Queluz-Belas, Massamá-Monte Abraão, Agualva-Mira Sintra, Algueirão-Mem Martins, Rio de Mouro, Cacém-São Marcos), Loures (Camarate, Unhos, Apelação/Sacavém-Pior Velho) et une partie de Lisbonne (Santa-Clara).
Donc Philippe Goffin, le ministre belge, a été sensible aux arguments ibériques, mais toujours pas à ceux de son voisin luxembourgeois. Et à chaque heure qui passe, le dossier devient de plus en plus irritant côté grand-ducal. Car même si la problématique est plus sanitaire que diplomatique, visiblement la communication a du mal à passer entre les deux Etats depuis dimanche et le choix du classement "orange".
Encore des incohérences
Pourtant, les Affaires étrangères luxembourgeoises n'ont pas manqué de faire savoir aux partenaires soupçonnant le pays de devenir un nouveau cluster européen qu'il n'en était rien. La reprise des infections constatée est certes bien réelle, mais elle est (partiellement) en lien avec le nombre croissant de dépistages menés sur le pays. Dépistage intégrant résidents comme frontaliers (y compris les 40.000 salariés venus chaque jour de Belgique).
Ainsi, selon les derniers chiffres du ministère de la Santé, ce ne sont pas 5.122 infections au covid-19 qu'il faudrait retenir dans le bilan national, mais les seuls cas liés à des résidents. Le chiffre tombe alors de 908 unités, pour "seulement" 4.214 cas "purement" luxembourgeois depuis le début de l"épidémie. Mais rien n'y fait. Pour l'heure, le Luxembourg reste "orange" pour Bruxelles; il est donc «possible d'y voyager» pour reprendre les termes officiels. Mais si le quotidien des frontaliers venus de Wallonie ou des environs n'a pas été bouleversé par la mesure, un trouble persiste. Pas étonnant car à consulter le site destiné aux voyageurs belges, tantôt les déplacements sont libres vers le Grand-Duché, tantôt tout retour depuis Luxembourg doit faire l'objet d'une mise en quarantaine et d'un test... Incohérent!
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