Le Portugal décrète l'état d'alerte
Le Portugal décrète l'état d'alerte
(AFP) - L'ennemi du Portugal a désormais un nom : covid-19. Et un nouvel assaut dans la bataille sanitaire menée a été lancé par ces mots du ministre de l'Intérieur, Eduardo Cabrita : «Cette situation d'alerte prend effet dans l'immédiat et sera en vigueur jusqu'au 9 avril, mais elle pourra être prolongée». Ainsi Lisbonne vient-elle de décréter l'état d'alerte comme elle l'avait fait par le passé pour faciliter la lutte contre les feux de forêt ou éviter une pénurie de carburants cet été lors d'une grève des chauffeurs de camions-citernes.
Afin de limiter la propagation du nouveau coronavirus, le gouvernement portugais avait annoncé jeudi soir une trentaine de mesures d'exception dont la fermeture à partir de lundi des crèches, des écoles et des universités. A l'image des annonces faites au Grand-Duché par Xavier Bettel ou en France par le président Macron.
La mesure concerne un peu plus de 2 millions d'écoliers ou étudiants et restera en vigueur pendant au moins un mois. Les salariés qui devront garder leurs enfants recevront les deux tiers de leur salaire, un montant versé à parts égales par leur employeur et par l'Etat.
Le gouvernement a également interdit toute manifestation rassemblant plus de 1.000 personnes dans des enceintes fermées, ou plus de 5.000 personnes dans des espaces à l'air libre. A cela s'ajoutent la fermeture des boîtes de nuit, l'interdiction pour les passagers de navires de croisières de débarquer dans les ports portugais ou encore la suspension des visites dans les maisons de retraite.
Les propriétaires de bars et restaurants devront réduire leur capacité d'un tiers, afin d'éviter à leurs clients de se tenir trop proches les uns des autres. Pour la même raison, les centres commerciaux et les supermarchés devront eux aussi limiter l'affluence.
Avant même ces annonces, de nombreux Portugais avaient commencé à stocker des produits de première nécessité, et certains supermarchés manquaient de fruits et légumes, conserves, lait ou papier toilette. L'Eglise catholique a pour sa part décidé de suspendre la célébration de la messe dominicale «jusqu'à ce que soit surmontée l'actuelle situation d'urgence».
