Le pass sanitaire allège le port du masque en France
Le pass sanitaire allège le port du masque en France
(AFP) - Alors que la France connaît une quatrième vague épidémique, le ministre de la Santé Olivier Véran a fait de nouvelles annonces concernant les mesures sanitaires. Au micro de RTL, il a en effet déclaré que les Français seront autorisés à enlever le masque «là où il y a le pass sanitaire», et ce dès mercredi.
Autrement dit, les personnes souhaitant se rendre au cinéma, au théâtre ou à un match de foot n'auront qu'à prouver leur bon état de santé pour se voir dispensées de masque. «On est sûr que toutes les personnes qui rentrent sont vaccinées complètement ou ont un test très récent qui est négatif», a souligné le ministre de la Santé. Les lieux accueillant au minimum 50 personnes pourront également être soumis au pass sanitaire, contre une jauge de 1.000 auparavant.
En revanche, cet assouplissement du port du masque peut être contré par un arrêté préfectoral «selon la situation épidémique» dans le département, a précisé Olivier Véran. C'est actuellement le cas dans plusieurs départements de l'Hexagone, où les préfets ont restauré l'obligation du port du masque en extérieur, comme en Meurthe-et-Moselle.
La fin de la mesure «va améliorer le quotidien des Français petit à petit», a commenté Olivier Véran, ajoutant que les personnes complètement vaccinées ne seront plus considérées comme cas contact, sauf si elles vivent sous le même toit qu'une personne infectée.
A l'inverse, l'épidémiologiste Dominique Costagliola dit avoir appris cette mesure «avec stupeur». «C'est une mauvaise idée», a-t-elle asséné sur France Inter. «Il faudrait avoir ceinture et bretelles pour essayer de combattre cette épidémie, et pas enlever certaines mesures quand on en met d'autres en place.»
Car sous l'effet du variant Delta, plus contagieux, l'épidémie repart en France, à tel point que l'exécutif parle désormais d'une quatrième vague. Au niveau national, la moyenne quotidienne des nouveaux cas sur les 7 derniers jours est supérieure à 8.000, contre seulement 1.850 fin juin. «On est entre 100 et 130% d'augmentation sur une semaine», a reconnu le ministre de la Santé.
C'est justement cette dégradation au plan national qui a amené le président Emmanuel Macron à annoncer un tour de vis le 12 juillet pour accélérer la vaccination: vaccin obligatoire pour les soignants et extension du pass sanitaire aux cafés, restaurants ou trains à partir de début août.
Toutes ces mesures doivent se traduire dans la loi, qui pourrait être adoptée en fin de semaine. Elles «vont sauver des vies», a martelé M. Véran, en insistant à nouveau sur l'importance de la vaccination, nettement accélérée par les annonces de M. Macron. «On avait fixé un objectif de 40 millions de primo-vaccinés fin août. Je pense que nous y parviendrons avant la fin juillet parce que ça avance très vite, et c'est tant mieux», s'est félicité le ministre.
Mais cela pourrait ne pas suffire: le Conseil scientifique qui guide le gouvernement a prévenu que l'épidémie ne s'arrêterait qu'avec 90% à 95% des Français immunisés.
