Le Noël belge sera (un peu moins) scintillant
Le Noël belge sera (un peu moins) scintillant
De notre correspondant MAX HELLEFF (Bruxelles).
Le père Noël va devoir se serrer la ceinture. S’il n’est pas question pour l’instant de supprimer les marchés de Noël en raison du coût énergétique que représentent les illuminations propres aux festivités de fin d’année, une certaine sobriété sera de mise.
Dans les communes et dans les villes, l’objectif est de faire aussi bien avec moins. D’une part, il est important de conserver les marchés de Noël dans la mesure où la population n’a pas besoin d’un énième coup au moral après deux années de crise sanitaire. D’autre part, les commerçants et les communes doivent renflouer leurs caisses alors que la récession est annoncée.
Système D
Un peu partout dans le pays, villes et villages y vont de leurs systèmes D. Liège diminue les jours d’illuminations (de 50 à 45 jours) et en réduit les plages horaires (huit heures quotidiennes au lieu de dix). Namur annonce elle aussi une limitation des illuminations, la mesure étant valable également pour l’éclairage de la citadelle. Au contraire, Charleroi ne touche pas à son marché de Noël et à sa patinoire, cette dernière bénéficiant d’une série d’innovations techniques censées la rendre moins énergivore.
L’ouverture des patinoires fait débat, davantage que par le passé. Les communes bruxelloises d’Uccle et d’Anderlecht ont décidé de s’en passer. A Bruxelles-Ville (le centre de la capitale), en dépit des admonestations des partis d’opposition, il y aura bien une patinoire. «Le coût de la patinoire du centre-ville en matière d’énergie, c’est 7.000 euros pour tout le mois. Elle consomme assez peu. C’est une balance que l’on fait entre d’un côté des symboles forts en matière de réduction d’énergie, et de l’autre ne pas rajouter à la crise de la désespérance», s’est défendu sur le chaîne BX1 le bourgmestre Philippe Close.
«La moitié des villes ont remplacé leur patinoire par une patinoire synthétique, l’autre par une piste en roller», constate toutefois Le Soir. Le quotidien estime que «derrière certaines annulations se cache le symbole: maintenir une patinoire – quel que soit son coût – fait tache lorsque les citoyens doivent se serrer la ceinture». Le sujet est sensible et peut avoir un impact dans les urnes.
La Grand-Place de Bruxelles, une attraction touristique populaire
Pour revenir à Bruxelles, la ville fait face à un équilibre fragile. Après 2016, année marquée par les attentats terroristes de Maelbeek et de Brussels Airport, la capitale a vu son tourisme de masse réduit à peau de chagrin. Il y a bien eu une embellie en 2019, mais elle a été tuée dans l’œuf par le covid.
Rodolphe Van Weyenbergh, porte-parole de la Brussels Hotel Association, est aujourd’hui plutôt satisfait: «Sur la globalité du mois de septembre, dit-il, nous avons 72% de taux d’occupation, c’est quasi le niveau de 2019. Il y a encore un petit écart pour la fréquentation en semaine mais il se résorbe».
La capitale retrouve son enthousiasme. Décrié pendant des années, le piétonnier du centre-ville est aujourd’hui apprécié par les Bruxellois qui veulent s’abstraire de la domination de la voiture et par les touristes qui y trouvent la possibilité de visiter les lieux d’une manière plus confortable. Un site de voyage vient précisément de classer la Grand-Place sixième attraction touristique la plus populaire de toute l’Europe. La première marche du podium est occupée par la Tour Eiffel à Paris. Suivent Big Ben à Londres et la Sagrada Familia à Barcelone.
Pour obtenir ce classement, Bruxelles a comptabilisé 405.227 recherches par hashtag sur Instagram, 23,2 millions de vues sur TikTok, plus de deux… milliards de requêtes sur Google et une note de 4,5 sur Tripadvisor.
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