Le Luxembourg va attaquer la Commission européenne en justice
Le Luxembourg va attaquer la Commission européenne en justice
«C'est un jour sombre pour l'action climatique», a immédiatement tweeté l'eurodéputée luxembourgeoise Tilly Metz (déi Gréng). Les parlementaires européens ont approuvé ce mercredi le label «vert», accordé par la Commission européenne, au gaz et au nucléaire. Cette décision permet ainsi de reconnaitre ces deux sources d'énergie comme étant nécessaires à la lutte contre le réchauffement climatique.
Présentée en janvier par la Commission européenne, cette mesure vise plus spécifiquement à permettre de qualifier certains investissements dans les centrales nucléaires ou centrales au gaz comme «durables». Une décision motivée par le fait que les réacteurs nucléaires n'émettent pas de CO2. Pour en bénéficier, les centrales de gaz, elles, devront justifier de l'utilisation de technologies plus avancées. L'objectif poursuivi étant la mobilisation de fonds privés pour ces projets. Ce mercredi 6 juillet, les parlementaires ont rejeté une proposition de veto contre ce projet, à une majorité de 328 voix, contre 278 voix en faveur de l'opposition.
Le ministre luxembourgeois de l'Énergie, Claude Turmes (Déi Gréng), a réagi dans la foulée de cette annonce, sur Twitter. L'homme politique dit «regretter profondément» cette décision des parlementaires européens. Il annonce par ailleurs que le Luxembourg et l'Autriche prévoient d'engager des poursuites judiciaires auprès de la Cour de justice européenne.
De son côté, Tilly Metz, qui avait fervemment défendu sa position contre ce texte, a fait part de sa déception dans un tweet. «Une majorité de députés européens ont soutenu la proposition de la Commission européenne, bien que ça ne fasse absolument pas sens de continuer de dépenser des milliards dans les énergies fossiles et nucléaires pendant des décennies», souligne l'eurodéputée luxembourgeoise.
L'eurodéputé luxembourgeois Christophe Hansen (CSV) a pour sa part réagi par voie de communiqué. «C'est un coup de poignard dans le dos pour l'expansion des énergies renouvelables et des projets durables. Les arguments contre l'acte étaient nombreux et bien fondés. À court terme, l'acte délégué ne nous aidera pas à rendre l'Union énergétiquement indépendante et la manière dont il a été élaboré était très antidémocratique», a regretté l'homme politique.
Pour lui, le seul espoir réside dans l'intention de certains États membres, dont le Luxembourg, de poursuivre la Commission européenne devant la Cour de justice européenne. «Aujourd'hui est un jour noir pour nos objectifs climatiques, pour notre démocratie et pour le Parlement européen en tant qu'institution», conclut l'eurodéputé.
