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Le gouvernement belge envisage la prolongation de trois réacteurs
International 2 min. 03.02.2023
Nucléaire

Le gouvernement belge envisage la prolongation de trois réacteurs

Aucun compromis n’a pour le moment été trouvé sur la question du nucléaire en Belgique.
Nucléaire

Le gouvernement belge envisage la prolongation de trois réacteurs

Aucun compromis n’a pour le moment été trouvé sur la question du nucléaire en Belgique.
Photo: Shutterstock
International 2 min. 03.02.2023
Nucléaire

Le gouvernement belge envisage la prolongation de trois réacteurs

Le gestionnaire du réseau de transport d'électricité en Belgique, le groupe Elia, a identifié un possible déficit d'alimentation estimé entre 0,9 et 1,2 GW, en cas de pics de consommation au cours de cet hiver 2025-2026 suivant la fermeture programmée de plusieurs réacteurs.

(AFP) - Le gouvernement belge envisage de prolonger pendant l'hiver 2025-26 trois réacteurs nucléaires qui sont censés fermer courant 2025, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier.


Members of the Belgian civil protection and a helicopter search for a missing 12-year-old boy after he was, according to local media, taken away by a flooded river, near the cooling towers of the Tihange nuclear plant of Electrabel, Belgium, January 24, 2016. REUTERS/Francois Lenoir
L'Etat belge trouve un accord pour prolonger le nucléaire
L’accord encadre la rénovation et le redémarrage de deux réacteurs à la fin 2026, en dépit d'une décision ancienne d'en finir avec l'atome

«L'objectif n'est pas de redémarrer un autre réacteur pour dix ans mais il faut être pragmatique. On étudie la possibilité de prolonger des réacteurs pour l'hiver 2025-2026», a déclaré cette source proche du dossier à l'AFP, évoquant notamment la contribution incertaine du parc nucléaire français à l'approvisionnement en électricité.

Le Premier ministre Alexander De Croo a été missionné pour interroger l'exploitant, le groupe français Engie, ainsi que l'autorité belge de sûreté nucléaire (AFCN) sur les modalités de cette prolongation temporaire, a précisé cette source.

L'an dernier, le gouvernement avait déjà décidé de prolonger de dix ans, à compter de novembre 2026, deux autres réacteurs du parc nucléaire, Doel 4, près du port d'Anvers (nord) et Tihange 3, dans la région de Liège (est).

Cette double prolongation a fait l'objet d'un accord conclu le 9 janvier entre le gouvernement et Engie, qui vont devenir partenaires à 50/50 dans une co-entreprise pour ces dix années d'exploitation supplémentaire.

Crainte d'un déficit en 2025

Le gestionnaire du réseau de transport d'électricité en Belgique, le groupe Elia, a identifié un possible déficit d'alimentation estimé entre 0,9 et 1,2 GW, en cas de pics de consommation au cours de cet hiver 2025-2026 suivant la fermeture programmée de plusieurs réacteurs.


Le nucléaire belge tourne en rond
Toujours pas d’accord entre l’Etat et Engie dans des négociations qui concernent notamment les déchets des centrales.

La courte prolongation envisagée pourrait concerner les réacteurs de Doel 1, Doel 2 et Tihange 1, censés arrêter de produire en 2025, mais aussi Doel 4 et Tihange 3, selon la même source. Des travaux d'entretien et de maintenances sont théoriquement prévus pour Doel 4 et Tihange 3 au cours de l'hiver 2025-26, mais ce calendrier pourrait être adapté afin de maintenir leur production. La Belgique, qui comptait sept réacteurs en activité jusqu'à l'été 2022, en a «débranché» deux le 23 septembre 2022 puis le 31 janvier 2023, respectivement Doel 3 et Tihange 2 après 40 ans de service.

La sortie du nucléaire, scellée par une loi de 2003 lors de la première participation des écologistes au gouvernement fédéral, a créé des remous au sein de l'exécutif belge depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine il y a un an.

L'envolée des prix du gaz - sur fond de limitation des achats d'hydrocarbures russes en Europe - et la crainte de pénuries d'électricité en Europe ont poussé le gouvernement à négocier in extremis avec Engie la prolongation pour dix ans de Tihange 3 et Doel 4, qui étaient censés s'arrêter eux aussi pour de bon en 2025.

Mais ce compromis a été jugé insuffisant par les libéraux francophones, partenaires des écologistes dans la majorité. Il a aussi été vivement critiqué par les nationalistes flamands de la N-VA, premier parti d'opposition.


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