Le coronavirus déboule à Louvain-la-Neuve
Le coronavirus déboule à Louvain-la-Neuve
De notre correspondant Max Helleff (Bruxelles) - Plusieurs personnes positives au coronavirus ont été détectées depuis dimanche sur le site de l’université catholique de Louvain (UCL), à Louvain-la-Neuve. Le covid-19 s’est propagé dans plusieurs kots à projet, ces associations qui drainent un nombre conséquent d’étudiants.
Ce week-end, un premier cas a été diagnostiqué dans la faculté des bioingénieurs. L’enseignant concerné a été placé directement en quarantaine. Et les locaux dans lesquels il a évolué immédiatement désinfectés. Cette affaire est extrêmement délicate pour l’UCL qui rassemble quelque 32.000 étudiants sur ses sites. D’où une communication prévenante destinée à rassurer au plus vite le public estudiantin, mais aussi les parents. Même si, a priori, le virus est moins dangereux pour les jeunes.
Pour l’instant, pas question de suspendre les cours et de fermer l’université. En revanche, le Louvain-la-Neuve festif se retrouve mis à la diète: les activités des cercles, des régionales et des kots à projet ont été interdites dès mardi. Pas de «guindailles» donc.
«Nous réalisons que cette mesure causera des déceptions, mais nous espérons pouvoir compter sur votre compréhension et sur la conscience qu’il faut progressivement prendre des mesures plus strictes pour limiter la propagation du virus», écrit l'université à ses étudiants.
Cette fois, il n’y a plus de doute, la Belgique a basculé pleinement dans l’épidémie. Mardi soir, 267 cas positifs étaient recensés. Un premier décès a été annoncé lundi par la presse, avant d’être démenti.
Le nombre de personnes contaminées est en outre sous-estimé. Le manque de réactifs impose de réserver les tests aux patients effectivement atteints par le virus. «Dorénavant, pas de symptômes, pas d’analyse, même si on a rencontré dix Italiens!», explique le virologue Marc Van Ranst qui travaille en concertation avec les autorités. Quant aux médecins de première ligne, ils ne se déplacent pas toujours à domicile pour consulter les patients. Ils se bornent à les mettre directement en quarantaine chez eux, après un simple échange téléphonique.
La Belgique est désormais passée en «phase 2 renforcée». La principale mesure consiste à recommander l'annulation des événements de plus de mille personnes, s'ils se déroulent à l'intérieur d'un bâtiment. Bruxelles va ainsi fermer ses principales salles de concert, au grand dam des amateurs de musique.
Pas de communes en quarantaine
La phase 3 implique des mesures autrement drastiques que les gouvernements fédéral et régionaux se sont refusé jusqu’ici à mettre en vigueur, s’attirant des critiques alarmistes. Proportionnellement à leurs populations respectives, la France et la Belgique feraient face à une épidémie de même ampleur. Cette dernière s’est toutefois abstenue de placer en quarantaine des localités ou des pans de son territoire.
Si la phase 3 est déclarée à un moment donné, les hôpitaux devront déclencher leurs plans d’urgence pour libérer progressivement des lits supplémentaires. Ce niveau d’alerte prévoit «que le gouvernement peut prendre des mesures telles que celles qui sont actuellement décidées en Italie: annulation des grandes réunions, fermeture des lieux fréquentés (cinémas, écoles, etc.) ou interdiction temporaire de certains déplacements». On n'en est toutefois pas là.
En attendant, il est beaucoup question de «social distancing». La réinvention des gestes interpersonnels de la vie quotidienne pour éviter la bise et la poignée de main est vivement conseillée sur les réseaux sociaux, mais aussi par certains académiques.
