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Le chef de l'EI «est mort comme un chien»
International 3 min. 28.10.2019 Cet article est archivé

Le chef de l'EI «est mort comme un chien»

Le commandement militaire irakien a annoncé avoir fourni la localisation du chef du groupe jihadiste Etat islamique Abou Bakr al-Baghdadi en Syrie pour le raid américain qui l'a tué.

Le chef de l'EI «est mort comme un chien»

Le commandement militaire irakien a annoncé avoir fourni la localisation du chef du groupe jihadiste Etat islamique Abou Bakr al-Baghdadi en Syrie pour le raid américain qui l'a tué.
Photo: AFP
International 3 min. 28.10.2019 Cet article est archivé

Le chef de l'EI «est mort comme un chien»

Donald Trump a annoncé dimanche la mort du chef du groupe Etat islamique (EI), Abou Bakr al-Baghdadi lors d'une opération militaire dans le nord-ouest de la Syrie. C'est un succès à l'international pour le président américain mais qui a été accueilli avec retenue par ses alliés européens.

(AFP) - «Abou Bakr al-Baghdadi est mort», a déclaré Donald Trump lors d'une allocution depuis la Maison Blanche. Le président américain a livré un récit détaillé du raid au cours duquel le chef de l'EI a été acculé par les forces américaines puis s'est fait sauter avec sa ceinture d'explosifs.

Homme le plus recherché du monde, il était considéré comme responsable de multiples exactions et atrocités en Irak et en Syrie et d'attentats sanglants dans plusieurs pays.

«Calife» autoproclamé en 2014 ayant un temps présidé aux destinées de sept millions de personnes en Irak et en Syrie, il est mort «comme un chien», selon le président américain. Le «califat» territorial de l'EI a été déclaré défait par les Américains en mars dans son dernier réduit en Syrie.

 «C'était comme regarder un film»  

«Il n'est pas mort comme un héros, il est mort comme un lâche», a martelé Donald Trump, précisant qu'il s'était fait exploser avec sa «veste» chargée d'explosifs alors qu'il s'était réfugié dans un tunnel creusé pour sa protection. Trois de ses enfants sont morts avec lui, a ajouté M. Trump.


Syrian women stand next to a woman taking a picture of a child playing on a destroyed tank outside a mosque that was destroyed during fighting between Syrian rebels and regime forces in the northern city of Azaz on September 23, 2012. Regime aircraft hammered insurgent bastions nationwide as rebels said they now control most of the country and have moved their command centre from Turkey to "liberated areas" inside Syria. AFP PHOTO/MIGUEL MEDINA
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Abou Bakr Al-Baghdadi a «couru dans un tunnel sans issue, gémissant, pleurant et criant», a affirmé le président républicain lors d'une allocution suivie d'une longue séquence de questions-réponses avec les journalistes.

«C'était comme regarder un film», a-t-il raconté, relatant comment il avait visionné en temps réel le raid américain depuis la «Situation Room» de la Maison Blanche, cette salle sécurisée destinée aux réunions les plus sensibles. Comme pour l'élimination d'Oussama Ben Laden, des caméras avaient été embarquées par les forces spéciales.

Abou Bakr al-Baghdadi s'est fait exploser avec sa «veste» chargée d'explosifs alors qu'il s'était réfugié dans un tunnel creusé pour sa protection.
Abou Bakr al-Baghdadi s'est fait exploser avec sa «veste» chargée d'explosifs alors qu'il s'était réfugié dans un tunnel creusé pour sa protection.
Photo: AFP

Quelques heures plus tard, les forces kurdes ont annoncé la mort du porte-parole de l'EI, Abou Hassan Al-Mouhajir, dans un nouveau raid mené dans le nord de la province d'Alep. L'observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a confirmé une opération «des forces américaines en coopération avec les Forces démocratiques syriennes».

En tout début de matinée, l'OSDH, qui dispose d'un vaste réseau de sources sur le terrain, avait fait état d'une opération de commandos américains héliportés et débarqués dans la nuit dans la région d'Idleb.

Les tirs de huit hélicoptères ont visé après minuit une maison et une voiture aux abords du village de Baricha, à quelques kilomètres de la frontière turque, a déclaré à l'AFP le directeur de l'OSDH, qui fait état d'au moins neuf morts, dont deux femmes et un enfant.

«Ce n'est qu'une étape»

L'élimination d'Abou Bakr al-Baghdadi vient à point nommé pour le président américain, dont la stratégie en Syrie était jugée sévèrement, par les alliés des Etats-Unis et au sein même du parti républicain. Sa décision début octobre de retirer les troupes américaines du Nord de la Syrie avait été interprétée comme un feu vert à la Turquie pour intervenir militairement contre les Kurdes, alliés des Occidentaux dans la lutte contre l'EI.

Les forces kurdes en Syrie ont dit dimanche craindre des représailles du groupe Etat islamique (EI) après la mort d'Abou Bakr al-Baghdadi. Le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov, a lui minimisé cette «énième "mort"» du chef jihadiste, qui, selon lui, «n'a aucune signification opérationnelle pour la situation en Syrie».  

«La mort d'al-Baghdadi est un coup dur porté contre Daech, mais ce n'est qu'une étape. Le combat continue», a pour sa part déclaré le président français Emmanuel Macron, affirmant que la défaite définitive de l'EI était une «priorité» de Paris.


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