La «vague» républicaine va-t-elle faire plouf?
La «vague» républicaine va-t-elle faire plouf?
La perspective de voir déferler une horde de républicains sur le Congrès relève ce mercredi d'une illusion. Ainsi, lors de ces élections qui se sont déroulées avec, en toile de fond, l'opposition entre Joe Biden et Donald Trump, les démocrates semblent être parvenus à limiter la casse.
Pour preuve, John Fetterman a arraché aux républicains le siège le plus disputé de ce scrutin, le poste de sénateur de Pennsylvanie, face à un candidat adoubé par le milliardaire, selon des projections des médias américains. Cette première victoire du camp de Joe Biden, offre aux démocrates l'espoir de conserver le contrôle du Sénat, chambre où les républicains avaient jusqu'ici un léger avantage dans les sondages.
Incertitude au Congrès
Elle alimentait aussi les spéculations autour de la possibilité que le raz-de-marée rouge - la couleur des conservateurs - promis par Donald Trump soit en réalité bien plus limité que prévu. En début de soirée, la présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi avait elle prédit que les démocrates allaient «faire bien mieux» que prévu, grâce à de «biens meilleurs candidats».
Les enquêtes d'opinion prédisaient jusqu'à hier une large victoire des républicains à la Chambre des représentants, un scénario classique dans la politique américaine, où les «midterms» tournent souvent à la sanction pour le parti de la Maison Blanche. Cette hypothèse restait la plus probable dans la nuit de mardi à mercredi. «Ce n'est certainement pas une vague républicaine, ça c'est sûr», a estimé l'influent sénateur Lindsey Graham, un proche de Donald Trump, sur NBC.
L'ancien président s'était jeté à corps perdu dans la campagne pour les élections de mi-mandat, misant sur le succès de ses lieutenants pour se lancer sous les meilleurs auspices dans la course à la présidentielle 2024. Il a promis «une très grande annonce» le 15 novembre. Aux premières heures mercredi, le milliardaire de 76 ans a de nouveau assuré que les républicains vivaient une «super soirée» électorale, accusant les démocrates et les médias «fake news» de tout faire pour minimiser les succès de ses lieutenants.
En menant une campagne acharnée sur l'inflation, J.D Vance, l'un des poulains du milliardaire républicain, a en effet décroché le poste très convoité de sénateur dans l'Ohio - un des bastions industriels et agricoles de l'Amérique. Le contrôle du Sénat est lui donc désormais suspendu à quatre sièges: l'Arizona, la Géorgie, le Nevada et le Wisconsin. Le comptage de ces voix pourrait nécessiter plusieurs jours.
«L'idéologie ''woke'' vient de mourir»
En attendant de voir où basculait le Congrès américain, l'attention se portait aussi sur les élections aux postes de gouverneur. Et en particulier sur la Floride, où le gouverneur sortant Ron DeSantis a été réélu de manière triomphale. Etoile montante du camp conservateur, possible prétendant à la Maison Blanche en 2024, il s'est félicité dans un discours offensif d'avoir fait de cet Etat du sud, longtemps considéré comme penchant tantôt à gauche, tantôt à droite, une «terre promise» pour les républicains, où «l'idéologie ''woke'' vient mourir». Et où le sénateur républicain sortant Marco Rubio a d'ailleurs aussi été réélu.
«Je ne fais que commencer le combat», a promis le gouverneur âgé de 44 ans. De quoi titiller son potentiel rival à l'investiture et autre résident de Floride... l'ancien président Donald Trump.
Mais sur ce terrain aussi, le camp démocrate ne restait pas bredouille. Il a arraché aux conservateurs deux postes de gouverneur aux républicains: dans le Maryland et le Massachusetts, où Maura Healey sera la première lesbienne à la tête d'un Etat. Joe Biden l'a d'ailleurs appelée immédiatement pour la féliciter.
Le parti du dirigeant démocrate de 79 ans s'est aussi épargné une grosse frayeur en conservant le contrôle de l'Etat de New York, où les républicains croyaient être en mesure de déloger la gouverneure Kathy Hochul.
