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La renaissance de l'armée belge
International 3 min. 23.10.2022
Investissements multiples

La renaissance de l'armée belge

15 hélicoptères légers vont être acquis afin d'assurer l'appui lors des opérations terrestres, l'évacuation médicale et le soutien des opérations des forces spéciales.
Investissements multiples

La renaissance de l'armée belge

15 hélicoptères légers vont être acquis afin d'assurer l'appui lors des opérations terrestres, l'évacuation médicale et le soutien des opérations des forces spéciales.
Photo: AFP
International 3 min. 23.10.2022
Investissements multiples

La renaissance de l'armée belge

Max HELLEFF
Max HELLEFF
Nouvelle composante, nouvelles armes et nouvelles collaborations doivent rendre son souffle à la Défense.

De notre correspondant Max HELLEFF (Bruxelles) - C'est la dernière phase en date d'une renaissance. La Défense belge vient en effet de se donner un «Cyber Command», l'élément précurseur de sa future cinquième composante. Deux années auront été nécessaires pour y parvenir. Ce Cyber Command s'inscrit dans le sillage de la reconnaissance par l'Otan du cyberespace comme domaine opérationnel, aux côtés des milieux aérien, terrestre, maritime et spatial.


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Officiellement, il n’y a pas d’argent pour financer sa réintroduction, mais le «service» fait débat dans les médias.

Concrètement, le Cyber Command (Cy Com) sera hébergé au sein du Service général du renseignement et de la sécurité (SGRS) de l'armée. Il aura en charge la surveillance des réseaux de la Défense, la protection des futurs systèmes de haute technologie (dont les nouveaux avions de combat F-35), la collecte des renseignements et la neutralisation d'une attaque grâce à sa «capacité intrusive».

Il y a un mois, l'armée belge s'est par ailleurs donné une nouvelle force héliportée. L'hélicoptère NH90, qui avait jusque-là les faveurs de la Défense, est désormais déclaré inapte à certaines missions opérationnelles et trop cher à entretenir. 15 hélicoptères légers de trois types différents vont être acquis afin d'assurer l'appui lors des opérations terrestres, l'évacuation médicale et le soutien des opérations des forces spéciales en Belgique comme à l'étranger. Soit 250 millions d'euros de matériel, livré pour fin 2024.

Favoriser l'industrie européenne

Il est également question l'acheter des hélicoptères lourds de transport dans le but de déployer, le cas échéant, une compagnie de para-commandos ou des forces spéciales dans un rayon d'action assez important. Soit 600 millions pour l'achat de 8 à 10 aéronefs.

Ces achats devront dans la mesure du possible favoriser l'industrie européenne.


Belgian crown Princess Elisabeth (2R) takes part in the Blue Berets parade in which the first-year students of the Royal Military Academy, who successfully completed the military initiation phase, wear a blue beret, in Brussels, on September 25, 2020. - Crown Princess Elisabeth is a first-year student at the Royal Military Academy (KMS-ERM - Ecole Royale Militaire), this year. (Photo by THIERRY ROGE / BELGA / AFP) / Belgium OUT
Pas de fétichisme du 2% en Belgique
Le royaume veut reconstruire son armée tout en invitant ses partenaires à en faire de même dans le cadre européen et atlantique.

Ces innovations et ces acquisitions doivent permettre de remettre debout le grand malade qu'est l'armée noir-jaune-rouge. En février dernier, l'agression de la Russie sur l'Ukraine a été suivie par l'envoi de 300 militaires belges sur la base de Constanta, en Roumanie, afin de constituer une force de dissuasion. Il est apparu à cette occasion que si ces troupes avaient un réel savoir-faire, leur réservoir n'était pas extensible à l'infini.

Lors de la chute du Mur de Berlin, en 1989, l'armée belge comptait encore 92.000 militaires, dont 35.000 miliciens. Actuellement, ils sont quelque 25.000. Ce nombre comprend des aspirants à la retraite. La répétition des campagnes de recrutement ne suffit de toute évidence pas à combler le manque. Et s'il est évoqué ici et là, le retour du service militaire obligatoire n'est pas à l'ordre du jour.

2% du PIB à l'horizon 2035?

Le matériel lui aussi a souffert au cours des dernières décennies. Les obusiers chenillés M108 et M109, les chars Léopard, les chars antiaériens Guépard, etc. sont dépassés, ont fini à la ferraille ou au musée. Il ne reste qu'une cinquantaine de chasseurs-bombardiers en ordre de marche sur les 160 F-16. Ils attendent d'être remplacés par les F-35 américains.


This handout video grab released by the Russian Defence Ministry on February 15, 2022, shows Russian tanks leaving for Russia after joint exercises of the armed forces of Russia and Belarus as part of an inspection of the Union State's Response Force, at a firing range near Brest. - Russia said on February 15, 2022 it was pulling back some of its forces near the Ukrainian border to their bases, in what would be the first major step towards de-escalation in weeks of crisis with the West. The move came amid an intense diplomatic effort to avert a feared Russian invasion of its pro-Western neighbour and after Moscow amassed more than 100,000 troops near Ukraine's borders. (Photo by Handout / Russian Defence Ministry / AFP) / RESTRICTED TO EDITORIAL USE - MANDATORY CREDIT "AFP PHOTO /  RUSSIAN DEFENCE MINISTRY" - NO MARKETING - NO ADVERTISING CAMPAIGNS - DISTRIBUTED AS A SERVICE TO CLIENTS
Des armes belges pour soutenir l’Ukraine
L’envoi de 2.000 mitrailleuses de type FNC et de 3.800 tonnes de fuel répond aux demandes du gouvernement ukrainien.

La volonté de la Belgique de répondre désormais aux attentes de l'Otan, tout comme l'effort financier fourni à l'Ukraine, préfigurent officiellement la renaissance de son armée. Le Premier ministre, Alexander De Croo, qui ambitionnait d'accorder 2% du PIB à la Défense à l'horizon 2035, a finalement laissé tomber cette échéance lors du sommet atlantique de Madrid.

Un tel renouveau passe aussi par des collaborations avec d'autres États. Ainsi, l'Airbus A400M Atlas grand-ducal opère au sein d'une unité belgo-luxembourgeoise basée à l'aéroport militaire de Melsbroek. Répondant aux vœux de l'Otan, un bataillon de reconnaissance belgo-luxembourgeois fort de 700 hommes devrait être opérationnel en 2030.

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