La justice aux trousses des masques Avrox
La justice aux trousses des masques Avrox
Un an tout juste que le nom d'Avrox est entré dans l'actualité. Entre la rubrique santé et faits divers. En effet, la société basée rue de Bastogne à Luxembourg n'a cessé depuis le printemps dernier de faire parler d'elle. En mal le plus souvent pour avoir décroché, dans des conditions douteuses, un marché pour la fourniture de masques de protection à la population belge. Un marché signé par le ministre de la Défense d'alors, Philippe Goffin. Des livraisons qui n'ont jamais pu avoir lieu à temps, en nombre suffisant et des accessoires reçus dont la nocivité a été soulignée...
Aujourd'hui, changement de rubrique. Avrox passe dans l'actualité judiciaire. En effet, ce mardi, une perquisition a été organisée au siège social de la société. Notamment. Car, au journal Le Soir, la porte-parole du parquet de Bruxelles a assuré que d'autres perquisitions avaient été menées, ce 4 mai, «dans plusieurs pays, sous la coordination d’Eurojust (Agence de l'Union européenne pour la coopération en matière de justice pénale)».
Ce n'est donc plus quelques parlementaires ou des chercheurs mettant en cause la qualité de leurs produits que les trois associés dans cette affaire doivent maintenant convaincre mais des magistrats. Le temps se gâte à nouveau pour les deux Français Brice Erniquin, Laurent Hericord et le Jordanien Hamzeh Talhouni. Trois hommes d'affaires, trois amis, trois jet-setteurs qui auront tout de même réussi à s'attirer les bonnes grâces du gouvernement pour un contrat qui, initialement, se montait à 32 millions d'euros...
Direction l'île Maurice
L'instruction ouverte par le parquet de Bruxelles porte sur des préventions de faux et usage de faux, blanchiment, escroquerie et entrave à la liberté des enchères et soumissions. Des charges graves portées contre Avrox qui, jusqu'à cet impressionnant marché, n'avait jamais fait parler d'elle dans la distribution de matériels paramédicaux. Mais la société avait réussi à prouver qu'elle avait une expérience dans le domaine des masques, et des grandes quantités, en apportant les preuves d'avoir livré déjà 250.000 pièces en étoffe réutilisable à un autre client. Ce que peu de leurs concurrents avaient à leur actif alors, et qui a dupé les autorités belges.
Qui? Le duo Erniquin-Hericord n'a jamais voulu révéler l'identité de ce mystérieux acheteur. Mais les doutes se portent désormais sur un ''homme d'affaires'', ami, jet-setteur du trio Avrox : un certain Flavio D à la tête de la firme Bright Periods Consulting à l'île Maurice. C'est par ce biais qu'Avrox a reçu une première commande pour un million de masques; sans lien avec l'activité de ladite société offshore.
Les journaux belges Le Soir et Het Laatste Nieuws ont réussi à démontrer que Flavio D. et Laurent Hericord se connaissaient de longue date. Et bien plus pour des virées en mer et des soirées branchées sur la Côte d'Azur que pour des transactions commerciales, cela depuis plusieurs années. Sans doute, la justice belge soupçonne le Brésilien d'avoir trafiqué quelques documents pour permettre à ses amis de réaliser une belle affaire. Sur le dos du contribuable belge et au mépris des risques pour la santé...
En effet, début 2020, des nanoparticules d’argent et de dioxyde de titane, nocives, avaient été repérées à l'analyse des masques fournis par Avrox. Masques aussitôt retirés des pharmacies qui en assuraient la distribution. Une découverte qui faisait suite, quelques mois plus tôt, à l'emploi abusif d'un logo Oeko-Tex, attestant faussement de la qualité des protections buccales fabriquées au Vietnam.
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