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La France lève des restrictions dans un contexte tendu
International 4 min. 02.02.2022 Cet article est archivé
Pandémie

La France lève des restrictions dans un contexte tendu

A partir de ce mercredi, le masque n'est plus obligatoire en extérieur en France.
Pandémie

La France lève des restrictions dans un contexte tendu

A partir de ce mercredi, le masque n'est plus obligatoire en extérieur en France.
Photo: Chris Karaba
International 4 min. 02.02.2022 Cet article est archivé
Pandémie

La France lève des restrictions dans un contexte tendu

Comme l'Angleterre et le Danemark, la France à son tour desserre les contraintes, en suivant un calendrier en deux étapes annoncé fin janvier.

(AFP) - Comme promis, le gouvernement commence ce mercredi à lever des restrictions liées au covid pour alléger un peu le quotidien des Français, une décision qui divise alors que la situation sanitaire reste tendue.

Après d'autres pays européens comme l'Angleterre et le Danemark, la France à son tour desserre les contraintes, en suivant un calendrier en deux étapes annoncé fin janvier.


A commuter with a face covering walks with her luggage after getting off a Transport for London (TfL) underground train in London on January 31, 2022. - The British government scrapped restrictions imposed to combat the Omicron coronavirus variant last week. The return to "Plan A" measures -- ditching legal requirements for face coverings and shelving vaccine passports -- came as the number of positive Covid-19 cases has fallen sharply from record levels. (Photo by Tolga Akmen / AFP)
Voyager sans dose de rappel devient plus difficile
A partir de ce mardi 1er février, la validité des certificats de vaccination de l'UE pour les personnes qui n'ont pas encore reçu de rappel de vaccination sera réduite à neuf mois.

A partir de ce mercredi, le port du masque n'est plus obligatoire en extérieur, les jauges dans les lieux recevant du public assis (stades, établissements culturels...) sont abandonnées et le télétravail n'est plus imposé, mais seulement recommandé.

A la faveur du nouveau pass vaccinal, qui a remplacé fin janvier l'ancien pass sanitaire, «nous pourrons courant février lever la plupart des restrictions prises pour freiner l'épidémie», avait promis fin janvier le Premier ministre, Jean Castex.

Dans deux semaines, le 16 février, ce sont les discothèques, fermées depuis le 10 décembre, qui pourront rouvrir et les concerts debout seront à nouveau autorisés. La consommation au comptoir sera également possible dans les bars. Tout comme la consommation dans les stades, les cinémas et les transports.

Le gouvernement n'a pas conditionné la levée de ces restrictions à l'évolution de la situation sanitaire.

 «Une inversion encore fragile»

Aux yeux des autorités, la menace due au variant Omicron est désormais limitée puisqu'il est moins dangereux que ses prédécesseurs, bien que nettement plus contagieux.

«On constate depuis quelques jours une inversion encore fragile de la tendance, avec moins de cas déclarés chaque jour que sept jours auparavant», a souligné mardi sur France Info le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal.

Un «signal très encourageant», a-t-il estimé, invitant toutefois à «rester prudent», notamment en raison du sous-variant d'Omicron, «BA.2, très contagieux» qui semble avoir retardé le pic des contaminations dans d'autres pays.

En moyenne sur sept jours, 322.256 cas ont été enregistrés, selon les derniers chiffres (contre 366.179 il y a une semaine).

Un appel à la vigilance

Le nombre de patients en réanimation est resté quasi stable sur une semaine (3.751 mardi contre 3.741), et les hospitalisations continuent d'augmenter.

«Nous devons rester vigilants, car la pression hospitalière reste élevée», relève Emmanuel Macron dans une interview à La Voix du Nord mise en ligne mardi soir. «Ceux qui pensent qu'on en aurait fini avec l'épidémie, c'est faux», souligne-t-il.

Cette situation mitigée à l'hôpital explique que la France n'aille pas aussi loin que le Danemark et l'Angleterre, où le pass sanitaire a été levé.

«Leur niveau d'occupation (des soins intensifs) est à un niveau beaucoup plus bas que le niveau auquel nous sommes en France», a expliqué devant des sénateurs Jean-François Delfraissy, président du conseil scientifique, chargé de conseiller le gouvernement.

Selon lui, cette différence est «multifactorielle» et tient notamment à un moins bon taux de vaccination en France chez les plus âgés, les plus à risque de développer une forme grave.

Bénéfice-risque

Même timide, cet allègement des restrictions reste excessif aux yeux de certains médecins, comme Djillali Annane, chef du service de réanimation de l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches (Hauts-de-Seine).

«La circulation du virus reste extrêmement élevée et on peut s'attendre à ce que la levée des contraintes accentue encore le nombre de contaminations au Covid-19 et donc les formes sévères de la maladie», explique-t-il à l'AFP.

D'autres médecins font valoir que la «balance bénéfice-risque» penche plutôt en faveur d'un début de retour à une vie normale.

«La levée des restrictions décidée par le gouvernement ne devrait pas changer grand-chose à une épidémie qui de toute façon n'est plus contrôlée», estime ainsi Philippe Amouyel, épidémiologiste et professeur de santé publique au CHU de Lille.


ARCHIV - 16.03.2020, Berlin: Stühle stehen in einer Schule im Berliner Stadtteil Friedenau auf den Tischen. Die Zahl der Corona-Infektionen an Schulen ist nach Daten der Kultusministerkonferenz (KMK) deutlich gestiegen. (zu dpa: "Corona-Fälle an Schulen innerhalb einer Woche deutlich gestiegen") Foto: Kay Nietfeld/dpa +++ dpa-Bildfunk +++
La France dépasse le seuil des 20.000 classes fermées
Plus de 570.000 cas positifs au covid-19 ont été recensés chez les élèves français ces sept derniers jours.

«Et grâce au pass vaccinal, on diminue énormément le risque de faire des formes graves tout en réduisant le risque de transmission», ajoute-t-il.

L'épidémiologiste invite toutefois à scruter l'évolution des indicateurs avant de décider de nouveaux allègements.

Dans les écoles, où le virus circule particulièrement et seuls 4% des 5-11 ans sont vaccinés, Emmanuel Macron indique vouloir, «si les chiffres se confirment», «donner de la visibilité, au retour des vacances scolaires pour chaque zone, sur l'allégement du protocole scolaire». Le sujet sera à l'ordre du jour du conseil de défense sanitaire de mercredi.


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