La fin de l'eldorado portugais inquiète
La fin de l'eldorado portugais inquiète
(ER/AFP) - Depuis 2009 pour les salariés et 2013 pour les pensionnés étrangers, Lisbonne avait décidé d'exonérer les nouveaux arrivants de l'impôt sur le revenu pour une durée de dix ans. Une mesure alors destinée à venir en aide à un secteur immobilier durement touché par la crise financière de 2008.
Mais depuis, la donne a changé. La grave crise économique qu'a connue le pays est terminée et le nouveau gouvernement socialiste vient de décider de mettre fin à ce régime d'exonération totale qui permettait notamment aux pensionnés de ne pas être imposés sur leur retraite. Du moins pour les salariés du privé, les retraites des fonctionnaires étant imposables dans leur pays d'origine.
L'exécutif propose en effet de taxer (flat tax) à hauteur de 10% les résidents non habituels européens (RNH) résidant au pays. Une décision qui ne s'appliquera cependant qu'aux arrivants qui se sont installés au Portugal depuis le 1er décembre 2019.
«Les étrangers ayant le statut de résident non habituel cessent d'être exonérés d'impôts et seront soumis à un taux d'imposition de 10% sur leurs revenus», a déclaré Catarina Mendes, leader du groupe parlementaire socialiste.
8.000 retraites versées depuis le Luxembourg
Ces dernières années, le Portugal a attiré des milliers de retraités européens. La capitale Lisbonne et les stations balnéaires de l'Algarve sont les régions les plus prisées, en particulier par les Français qui seraient environ 50.000 dont 30.000 à avoir bénéficié du régime RNH (résidents non habituels). Contre quelque 3.200 pensionnés belges.
Selon les dernières données du Centre national de pensions portugais et de la Caisse nationale d'assurance pensions luxembourgeoise, quelque 8.000 personnes résidant au Portugal touchent une pension en provenance du Grand-Duché. Ce qui représente une enveloppe globale de près de 75 millions d'euros. Selon les données de l'ambassade portugaise au Luxembourg, le nombre de résidents portugais s'élèvent à 148.000 résidents, alors que le Statec en recensait officiellement 95.500 au 1er janvier 2019.
