Changer d'édition

La Cour suprême britannique tranche ce mardi
International 4 min. 24.09.2019 Cet article est archivé

La Cour suprême britannique tranche ce mardi

La Cour suprême britannique doit rendre son verdict après trois jours d'audience

La Cour suprême britannique tranche ce mardi

La Cour suprême britannique doit rendre son verdict après trois jours d'audience
Photo: AFP
International 4 min. 24.09.2019 Cet article est archivé

La Cour suprême britannique tranche ce mardi

La juridiction suprême dira ce mardi matin si le Premier ministre Boris Johnson était dans son droit en suspendant le Parlement durant cinq semaines à l'approche du Brexit.

(AFP). - La décision du Premier ministre britannique Boris Johnson de suspendre le Parlement durant cinq semaines à l'approche du Brexit avait été largement décriée par ses détracteurs comme une manoeuvre pour sortir à tout prix le Royaume-Uni de l'UE. Les onze juges de la Cour suprême rendront leur verdict sur sa légalité ou non ce mardi à 11h30, après trois jours d'audience.

Boris Johnson est accusé d'avoir suspendu le Parlement jusqu'au 14 octobre, soit deux semaines seulement avant la date du Brexit, pour museler l'opposition et sortir le Royaume-Uni de l'Union européenne le 31 octobre, même sans accord de divorce.


ARCHIV - 03.04.2019, Großbritannien, London: Blick auf das britische Parlament während der Fragestunde «Questions to the Prime Minister» (Fragen an die Premierministerin) im Unterhaus. (zu dpa «Britisches Parlament wird bereits am Montag in Zwangspause geschickt») Foto: -/House Of Commons/PA Wire/dpa - ACHTUNG: Nur zur redaktionellen Verwendung und nur mit vollständiger Nennung des vorstehenden Credits +++ dpa-Bildfunk +++
Les députés britanniques sans voix à compter de mardi
Le Parlement britannique sera suspendu pour cinq semaines après le vote des députés sur une motion du gouvernement appelant à des élections législatives anticipées lundi soir, a annoncé lundi un porte-parole du Premier ministre Boris Johnson.

Lui n'a de cesse de répéter que cette mesure était justifiée afin de préparer et présenter ses priorités politiques nationales après son arrivée au pouvoir fin juillet. Elles seront déclinées dans le traditionnel discours du Trône prononcé par la reine Elizabeth II lorsque les parlementaires siégeront à nouveau.

Il n'est pas inhabituel pour un dirigeant au Royaume-Uni d'ajourner la session parlementaire à cette fin. En outre, le Parlement ne siège traditionnellement pas pendant quelques semaines en septembre, au moment des congrès annuels des partis.

Mais cette suspension, en raison notamment de sa longueur, avait suscité une vague d'indignation dans le pays du parlementarisme, déclenchant des manifestations ainsi qu'une offensive judiciaire.

Une nouvelle suspension?

Si la Cour suprême donne raison à Boris Johnson, le Parlement restera suspendu. Dans le cas contraire, il pourrait devoir rappeler le Parlement.

Mais il n'a pas exclu de le suspendre à nouveau en s'assurant alors cette fois de la légalité de sa démarche.

Dans tous les cas, si la Cour estime que le débat ne relève pas uniquement de la sphère politique, cela pourrait créer un important précédent, estiment des spécialistes.

Voir «si la Cour suprême britannique devient un arbitre»  

Il s'agit non seulement de savoir si la suspension est «illégale», mais aussi de voir «si la Cour suprême britannique devient un arbitre, une sorte de cour constitutionnelle dans un pays sans constitution écrite», explique Tony Travers, expert en politique à la London School of Economics (LSE).

«Ce serait une grande étape. Cela sera la plus grosse affaire constitutionnelle, certainement de la décennie, et possiblement du siècle», souligne Robert Hazell, de l'University College London.

La Cour suprême avait été saisie après deux décisions divergentes: l'une, rendue par la Haute cour de Londres, a considéré qu'elle n'avait pas à trancher sur une décision politique, l'autre, rendue par la justice écossaise, a jugé «illégale» la décision du Premier ministre.

«Réduire le Parlement au silence»

Lors des débats devant la Cour suprême, l'avocat de la militante anti-Brexit Gina Miller, David Pannick, a argué que la durée de la suspension prouvait que le but du Premier ministre était de «réduire le Parlement au silence».

Mais pour le gouvernement, il ne revient pas à la justice de se prononcer sur la prorogation du Parlement. La décision du Premier ministre est «fondamentalement politique par nature» car elle concerne la gestion du calendrier législatif par le gouvernement, selon son avocat James Eadie.


A video grab from footage broadcast by the UK Parliament's Parliamentary Recording Unit (PRU) shows Speaker of the House of Commons John Bercow (L) reading the address from the Queen that was just read by the Speaker of the House of Lords in the House of Commons in London on September 10, 2019, after the ceremony to prorogue (suspend) parliament. - The UK Parliament was prorogued, or suspended, until October 14, 2019. (Photo by HO / various sources / AFP) / RESTRICTED TO EDITORIAL USE - MANDATORY CREDIT " AFP PHOTO / PRU " - NO USE FOR ENTERTAINMENT, SATIRICAL, MARKETING OR ADVERTISING CAMPAIGNS - EDITORS NOTE THE IMAGE HAS BEEN DIGITALLY ALTERED AT SOURCE TO OBSCURE VISIBLE DOCUMENTS
Le Parlement britannique refuse à nouveau des élections
Les députés britanniques ont infligé, mardi, une nouvelle défaite cuisante au Premier ministre Boris Johnson en s'opposant encore à l'organisation de législatives anticipées, avant que le Parlement ne soit suspendu jusqu'au 14 octobre.

La présidente de la Cour, Brenda Hale, a rappelé que celle-ci n'examinait que la légalité de l'ajournement: «Cela ne nous intéresse pas de savoir quand, comment et dans quelles conditions le Royaume-Uni quittera l'Union européenne».

Boris Johnson apprendra la décision de justice mardi à New York où il se trouve actuellement pour participer à l'Assemblée générale de l'ONU. Une défaite constituerait pour lui un nouveau désaveu cinglant, alors que les parlementaires avaient adopté dans l'urgence, avant la suspension le 9 septembre à l'issue des débats, une loi l'obligeant à solliciter un report du Brexit en cas d'absence d'accord avec Bruxelles. Un scénario que Boris Johnson exclut catégoriquement.

Actuellement à New York, Boris Johnson «attend de voir ce que les juges décident»
Actuellement à New York, Boris Johnson «attend de voir ce que les juges décident»
Photo: AFP

Le dirigeant envisage-t-il de démissionner si la Cour suprême lui donne tort? «J'attends de voir ce que les juges décident (...) parce que comme je l'ai dit précédemment, je pense que les raisons (...) pour vouloir un discours de la reine (présentant le programme politique du gouvernement: ndlr) étaient très bonnes», a-t-il dit aux médias britanniques dans l'avion l'amenant à New York.

«Le Parlement aura largement le temps d'examiner l'accord que j'espère que nous pourrons conclure», a-t-il ajouté. 


Sur le même sujet

A six semaines de la date prévue du Brexit et deux jours après sa rencontre avec le Premier ministre britannique, Boris Johnson, le président de la Commission européenne a, à nouveau, abordé l'épineux dossier de la sortie du Royaume-Uni de l'UE.
European Commission President Jean-Claude Juncker gestures as he speaks during a debate on Brexit at the European Parliament in Strasbourg, northeastern France on September 18, 2019. (Photo by FREDERICK FLORIN / AFP)
Six semaines avant le jour J, le départ du Royaume-Uni de l'UE se trouvait au cœur des discussions programmées au Grand-Duché ce lundi. Boris Johnson a été accueilli à l'heure du déjeuner par Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne et Michel Barnier, négociateur de l'UE.
EU Commission president Jean-Claude Juncker (L) shakes hands with British Prime Minister Boris Johnson (R) prior to their meeting, on September 16, 2019 in Luxembourg - Six weeks before he is due to lead Britain out of the European Union, Prime Minister Boris Johnson meets Jean-Claude Juncker, insisting that a Brexit deal is possible. Downing Street has confidently billed the Luxembourg visit as part of efforts to negotiate an orderly divorce from the union before an October 17 EU summit. (Photo by Fran�ois WALSCHAERTS / AFP)
Les députés britanniques ont infligé, mardi, une nouvelle défaite cuisante au Premier ministre Boris Johnson en s'opposant encore à l'organisation de législatives anticipées, avant que le Parlement ne soit suspendu jusqu'au 14 octobre.
A video grab from footage broadcast by the UK Parliament's Parliamentary Recording Unit (PRU) shows Speaker of the House of Commons John Bercow (L) reading the address from the Queen that was just read by the Speaker of the House of Lords in the House of Commons in London on September 10, 2019, after the ceremony to prorogue (suspend) parliament. - The UK Parliament was prorogued, or suspended, until October 14, 2019. (Photo by HO / various sources / AFP) / RESTRICTED TO EDITORIAL USE - MANDATORY CREDIT " AFP PHOTO / PRU " - NO USE FOR ENTERTAINMENT, SATIRICAL, MARKETING OR ADVERTISING CAMPAIGNS - EDITORS NOTE THE IMAGE HAS BEEN DIGITALLY ALTERED AT SOURCE TO OBSCURE VISIBLE DOCUMENTS
Le président de la Chambre des communes, John Bercow, a annoncé lundi qu'il allait démissionner prochainement. Il a été accusé ces derniers mois par les partisans d'un Brexit dur d'avoir outrepassé les règlements parlementaires à leur détriment.
John Bercow a parfois été accusé par les partisans d'un Brexit dur d'avoir outrepassé les règlements parlementaires à leur détriment.
Le Parlement britannique sera suspendu pour cinq semaines après le vote des députés sur une motion du gouvernement appelant à des élections législatives anticipées lundi soir, a annoncé lundi un porte-parole du Premier ministre Boris Johnson.
ARCHIV - 03.04.2019, Großbritannien, London: Blick auf das britische Parlament während der Fragestunde «Questions to the Prime Minister» (Fragen an die Premierministerin) im Unterhaus. (zu dpa «Britisches Parlament wird bereits am Montag in Zwangspause geschickt») Foto: -/House Of Commons/PA Wire/dpa - ACHTUNG: Nur zur redaktionellen Verwendung und nur mit vollständiger Nennung des vorstehenden Credits +++ dpa-Bildfunk +++
La Chambre des Lords britannique a adopté définitivement vendredi le texte de loi visant à bloquer une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne sans accord, infligeant une nouvelle défaite au Premier ministre Boris Johnson, opposé à une telle initiative.
Le texte adopté ce vendredi par la Chambre des Lords vise à repousser de trois mois le Brexit, prévu le 31 octobre