La côte belge ne sort pas du brouillard
La côte belge ne sort pas du brouillard
De notre correspondant Max HELLEFF (Bruxelles) - Reprise sous conditions des entraînements sportifs, réouverture des coiffeurs et des salons d’esthétique, accès autorisé à certains musées… Voici quelques-unes des mesures de déconfinement annoncées par la Première ministre Sophie Wilmès.
Mercredi après-midi, après avoir entendu les experts, le Conseil national de sécurité s’est à nouveau réuni pour énoncer au compte-gouttes les décisions qui doivent progressivement ramener la Belgique à une vie normale. Cet organe, qui réunit les dirigeants régionaux et communautaires sous la conduite de la Première ministre, a constaté à nouveau le recul de l’épidémie tout en mettant en garde contre une nouvelle flambée du virus.
Pour l’heure, les chiffres sont encourageants, montrant une baisse graduelle des hospitalisations et de l’occupation des lits de soins intensifs. Le Covid-19 a toutefois fait près de 9.000 morts. Une statistique écrasante même si l’on sait que la Belgique y a inclus au cours des deux derniers mois tous les décès en maison de repos, qu’ils soient ou non liés au coronavirus.
Cette nouvelle phase de déconfinement fait des heureux, mais aussi de nombreux déçus. En matières culturelles et sportives, notamment. Mais il est vrai que cette énième réunion du Conseil national de sécurité devait surtout confirmer la reprise des cours de l’enseignement obligatoire le 18 mai. Lundi, seule une partie des classes du primaire et du secondaire reprendront toutefois, moyennant une foule de précautions destinées à garantir aux élèves et aux enseignants un certain seuil d’hygiène et de distanciation sociale.
Et les vacances ?
Comme un peu partout en Europe, les Belges se demandent s’ils pourront partir en vacances cet été. Ils devront pourtant encore patienter. Le Conseil national de sécurité n’analysera pas la question de l'accès libre aux résidences secondaires et des excursions touristiques d'un jour avant le 8 juin. «Nous allons prendre le temps d’organiser cela et de présenter un plan. Certaines personnes aimeraient se rendre à la mer pour une journée, il faut en tenir compte et cela fera l’objet de nos discussions à l’avenir», a expliqué Sophie Wilmès, laissant entendre qu’elle avait bien noté les objections venues des bourgmestres de la Côte.
La douche est froide. Car, à la fin du mois d’avril, le Conseil national de sécurité avait évoqué le 18 mai comme date à laquelle les propriétaires de seconde résidence pourraient occuper à nouveau leur bien. Le 6 mai cependant, il renvoyait cette décision à plus tard, préférant laisser à toutes les familles l’opportunité de se retrouver (en nombre limité) à l’occasion de la Fête des mères du week-end dernier.
Depuis, c’est la foire d’empoigne. Plusieurs bourgmestres de la Côte, dont le tonitruant Jean-Marie Dedecker à Middelkerke, ont menacé de ne pas faire intervenir à partir du 18 mai les policiers locaux en cas de réoccupation des résidences secondaires par leurs propriétaires, belges et étrangers.
Mardi, l’un de ces derniers a envoyé un huissier au cabinet du ministre de l’Intérieur, Pieter De Crem, pour une citation à comparaître. Il réclame 50 euros par jour à l’État, au motif que les mesures de confinement l’empêchent de se rendre dans sa résidence. Il estime son droit à la propriété violé et exige des indemnités.
« La junte de Bruxelles »
Pour Jean-Marie Dedecker, la coupe est pleine : « Il s'agit d'un comportement d'intimidation pour éloigner les gens de la Côte (…) 80% du chiffre d'affaires de nos commerçants proviennent du tourisme. Eh bien, si cela tombe, un carnage pur et simple viendra à nous. (…) La Côte risque de devenir un cimetière. C'est la junte de Bruxelles qui décide de ce qui se passe sur la Côte. Nous vivons exactement sous la loi martiale», avait déclaré en début de semaine le bourgmestre de Middelkerke. Ambiance…
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