La Chine rapporte des morceaux de Lune
La Chine rapporte des morceaux de Lune
(AFP) - Le module de retour de la sonde spatiale Chang'e 5 a atterri «avec succès» durant la nuit dans la région de Mongolie intérieure, a indiqué l'agence spatiale chinoise (CNSA). Ces échantillons, après analyse, permettront de mieux comprendre l'histoire lunaire. La mission a également permis d'affiner les technologies nécessaires à l'envoi d'astronautes chinois sur la Lune, un objectif de Pékin à l'horizon 2030.
La télévision publique CCTV a diffusé des images du module descendant du ciel nocturne à l'aide d'un parachute, avant de toucher le sol recouvert de neige. Des camions et des scientifiques sont ensuite venus le récupérer et le drapeau rouge aux cinq étoiles jaunes a été planté à proximité de l'engin.
Avec cette opération, la Chine devient seulement le troisième pays au monde à rapporter des échantillons de Lune, après les Etats-Unis et l'ex-URSS dans les années 1960-1970.
C'était la première tentative de rapporter des échantillons lunaires depuis la mission soviétique Luna 24, menée avec succès en 1976. Les Etats-Unis avaient également prélevé des roches lors de la mission habitée Apollo 17 (1972), mais celles-ci avaient été directement collectées par les astronautes, ce qui nécessitait moins de manipulations à distance. «C'est une prouesse technologique» qui permettra à Pékin d'être «plus confiant dans sa technologie», déclare Chen Lan, analyste du site GoTaikonauts.com, spécialisé dans le programme spatial chinois. «
La sonde Chang'e 5 (qui tire son nom de Chang'e, une déesse de la Lune dans la mythologie chinoise) avait été lancée le 24 novembre. Elle s'était posée sur l'astre lunaire le 1er décembre près du Mons Rümker, dans une zone montagneuse encore jamais explorée. La mission consistait à collecter environ deux kilos de matière.
Après avoir récolté les échantillons, l'atterrisseur de la sonde avait dû remonter automatiquement en orbite lunaire, s'arrimer à l'orbiteur puis transférer sa cargaison au module de retour. Des opérations délicates car commandées à distance depuis la Terre. «Cela n'avait jamais été fait jusqu'à présent, par personne», souligne Jonathan McDowell, astronome au Centre Harvard-Smithsonian pour l'astrophysique, aux Etats-Unis. «Le fait que tout se soit déroulé sans fausse note est un signe de la maturité du programme spatial chinois», déclare-t-il.
